Il avait déjà à son palmarès le Mont Blanc, le Kilimanjaro, l’Aconcagua, trois des plus hauts sommets du monde. Le Nordiste Morad Ferrahi avait promis d’arrêter… mais s’est ravisé. En avril 2025, il tentera l’Himalaya à plus de 8000 mètres d’altitude ! Avec toujours son message d’inclusion, car Morad dépasse son handicap. Avec environ 15 heures d’entraînement par semaine, depuis 3 mois : ça y est, l’athlète de l’extrême originaire de Wattrelos (Nord) est en mode « warrior » ! Entretien, à quelques jours du grand départ.
Morad, originaire de Wattrelos, prévoit une ascension de l’Himalaya en 17 jours
Le départ pour l’Himalaya est prévu le 5 avril, pour démarrer l’ascension le 7 avril, et ce pendant 17 jours. « Normalement, c’est 25 jours pour gravir les 8091 mètres, parce qu’il faut des phases d’acclimatation, c’est-à-dire monter à une certaine altitude, puis redescendre plusieurs fois pour habituer le corps. Moi, vu mon expérience, je gravirai directement jusque 5400 mètres, et je commencerai l’acclimatation à partir de là, le camp de base de l’Everest… », explique le sportif sans limite.
Depuis 3 mois, il multiplie donc les séances d’entraînement, et il n’y a pas que la musculation. « Le problème là-haut, c’est gérer sa respiration. On est en manque d’oxygène. Je me prépare aussi à cela, à la piscine. En nageant sous l’eau au maximum, j’habitue mon corps à avoir moins d’oxygène, je crée les conditions de la haute montagne, qui demandent hypoventilation et hypoxie ». C’est à la piscine de Tourcoing qu’il se prépare.
« J’avais dit en 2024 que ce serait la dernière fois »
La pression commence à monter pour Morad, qui avait promis l’an dernier que l’Aconcagua était sa dernière ascension de haute montagne ! « Je suis rentré épuisé, vraiment. Entre 6000 et 7000 mètres d’altitude, le corps doit se dépasser. Je me suis dit que c’était la dernière fois. »
Là, il tente plus de 8000 mètres ! « En juin 2024, j’ai témoigné lors d’une exposition de Népal France. Les organisateurs m’ont parlé de reprendre l’ascension au Népal. J’ai dit non. Mais finalement, au bout de quelques jours, l’idée a fait son chemin. J’en ai discuté avec mon amie, Maria Santa Cruz, et c’était parti ! »
Il recontacte son préparateur sportif, celui qui le suit depuis le début, Mohamed Elachi. « Il a entendu l’intonation de ma voix et m’a dit : ‘Laisse-moi tranquille’ ! » sourit Morad. « Il savait. J’ai répondu : ‘C’est le dernier continent ! On va porter le message encore plus haut !’ »
Il sait que ce sera plus dur que les autres fois. « J’ai conscience des dangers, l’embolie pulmonaire ou cérébrale. Je me prépare. Je vais encore découvrir les capacités de mon corps ! »
Rien n’est impossible !
Mais pourquoi fait-il tout ça ? Il y a bien sûr le tempérament sportif chevillé au corps et un mental d’acier, mais aussi un message : « Je veux montrer que tous, valides ou non valides, on peut se dépasser. » Car on ne le dirait pas, mais Morad est un rescapé. Il est en rémission d’un mélanome malin. Il a aussi un handicap, des jambes atrophiées, qui ne l’ont jamais empêché de faire beaucoup de sport, du foot d’abord, et aujourd’hui de la marche en haute montagne.
Ses exploits, Morad les dédie aux autres.
Je veux donner du pep’s, dire qu’il faut croquer la vie. Rien n’est impossible ! Quand les gens me disent que je les aide, c’est un honneur.
Dernièrement, une personne atteinte d’une maladie chronique lui a dit : « Tu me donnes de la force ». La plus belle récompense de Morad. Et après ? « Cette fois, j’arrête, promis, il n’y a pas plus haut, j’aurai fait tous les continents ! » Toujours plus fort.
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