Sylvain Bourgeois, porte-parole du groupe Fougères avec vous s’est dit « pantois » sur l’orientation budgétaire présentée par Louis Feuvrier, maire de Fougères (Ille-et-Vilaine) : « Il y a des éléments auxquels nous pouvons adhérer mais d’autres qui nous laissent perplexe. »
« La santé financière continue à se dégrader »
Comme chaque année, le conseiller municipal d’opposition a principalement axé son intervention sur la dette dont « le niveau record » doit, selon lui « tous nous alerter » :
Vous envisagez une nouvelle augmentation de la dette encore et encore avec un emprunt possible à 6 M€. Cette dette augmente plus rapidement que l’inflation pour arriver à 1 671,00 €/habitant supérieur de 99 % à la moyenne de la même strate se situant à 836 € /habitant. Fougères était à 1 174,00 €/habitant € en 2021. Fougères affiche l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés, avec Lanester, parmi la quarantaine de villes de Bretagne de plus de 10 000 habitants.
Il alerte aussi « contre le recours croissant à des prêts importants, pour certains projets à l’utilité relative. Le corollaire est une dette qui explose : + 55 % en seulement 5 ans. Avec cette trajectoire persistante, vos successeurs hériteront d’une situation délicate et d’une ville surendettée liant leurs mains. L’heure est plutôt aux arbitrages et à la définition de priorités d’investissement. »
L’élu de droite et du centre critique le taux d’investissement élevé : « Ces montants importants successifs de 13 M€, chaque année depuis trois ans, se font au détriment de la santé financière de la Ville qui continue à se dégrader ».
Il cite ensuite les projets dont les coûts « n’ont cessé d’augmenter au fil des années » : « Le quartier de l’Annexe : + 5,5 % en un an ; la Maison des Jeunes et aménagements annexes : + 5,8 % en un an ; le Ciap : + 3,7 % en un an ; quartier de l’Annexe Voirie, seule exception, qui baisse de 10 %, quelle en est la raison ? »
Quid de l’îlot de la Fourchette ?
Au sujet de la maison de santé, « projet que nous soutenons », il s’interroge : « Il faut maintenant attirer les médecins ! Quelles seront donc concrètement vos actions pour faire venir des médecins ? », questionne Sylvain Bourgeois.
Il remet également en cause l’intérêt du budget de 150 000 €/an alloué aux conseils de quartiers : « Je les trouve en état de mort cérébrale. Hormis 2 ou 3 projets, rien de concret et pérenne n’a réellement émergé en cinq ans. »
Le conseiller municipal d’opposition a terminé son propos en évoquant le patrimoine.
Et l’îlot de la Fourchette : « Sauf erreur de notre part, la ville est désormais propriétaire du site. Or, nous ne voyons rien dans ce débat d’orientations budgétaires, même au niveau d’éventuelles études. Il serait pourtant urgent de lancer quelque chose, après des décennies d’attente… »
Il a également regretté que « les sommes allouées à la rénovation des bâtiments historiques semblent dérisoires au regard des travaux de très grande ampleur à réaliser au château, à l’église Saint-Sulpice et au beffroi ».
« C’est votre dette, également »
Louis Feuvrier a essentiellement : « La dette augmente personne ne le nie. Mais c’est votre dette, également. Vous avez voté tous les projets qui sont à l’origine des emprunts que nous avons effectués. Vous semblez l’oublier. »
Le maire ajoute que si des projets avaient été interrompus, « la ville aurait été obligée de payer des pénalités et nous aurions perdu les subventions, soit 50 % du montant hors taxes des travaux de la Coursives par exemple ».
Il se veut rassurant en expliquant qu’il faut prendre en considération un deuxième indicateur : la durée de remboursement de la dette : « Elle est de cinq années au 1er janvier 2025. Les choses se tiennent ».
Louis Feuvrier pointe ensuite « les contradictions » de son opposant :
Vous considérez que la dette est élevée, mais vous nous demandez de réaliser des investissements supplémentaires, notamment pour la restauration de Saint-Sulpice et du Beffroi.
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