Une jeune maman de 23 ans comparaissait le mardi soir 25 février 2025 devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire pour répondre de complicité d’extorsion et de violence le 14 octobre 2023.
Elle a reconnu avoir menti lors de ses premières auditions.
Ce soir-là, son « mari » lui propose d’aller dîner à Saint-Nazaire. Il a l’habitude d’utiliser la Golf Volkswagen de sa belle-mère. Être mineur et donc sans permis ne l’empêche pas de prendre le volant, puis la direction de Saint-Malo-de-Guersac. Il prétexte : « J’ai un truc à faire avant ».
» Tu fermes ta gueule «
Plusieurs mineurs ont l’habitude de se retrouver près du belvédère, chaussée Pierre-Constant à Saint-Malo-de-Guersac. L’un d’eux se fait voler son scooter. Lors de son audition, il a expliqué : « la Golf est arrivée en pleins phares, à vive allure, deux hommes sont descendus. »
Il poursuit :
« L’un (NDLR : le mari) est descendu. Il m’a menacé avec une arme de poing. C’est l’autre, le Maghrébin, qui est parti avec mon scooter. »
Un autre a dû remettre sa sacoche.
Le lendemain, la Golf était repérée à Trignac, avec seule à bord, la prévenue.
Les amoureux s’étaient mis en couple en novembre 2022 et mariés le 14 février 2023 selon les modalités de la communauté des gens du voyage.
« Propos déplacés vis-à-vis des gendarmes »
À l’audience, la Trignacaise a précisé : « À Saint-Malo, il m’a dit, tu restes dans la voiture ».
Ensuite, poursuit-elle, « je l’ai déposé chez lui et il m’a dit : »S’il y a des suites, tu fermes ta gueule, tu nies les faits… » C’est ce que j’ai fait. J’étais retournée chez mon père, car j’étais enceinte d’un mois et demi et il ne voulait pas que je garde l’enfant. J’avais peur ».
La présidente ouvre une parenthèse : « Lors de votre garde à vue, vous avez, vous-même, eu des propos déplacés vis-à-vis des gendarmes ».
Les deux mineurs concernés ont été condamnés par le tribunal pour enfants et ont fait un séjour en prison.
Le procureur n’a pas apprécié du tout que la jeune femme ait « farouchement contesté les faits de cette funeste soirée lors de ses auditions ».
S’il peut admettre « qu’ils allaient manger à une heure aussi tardive », il a ajouté :
« Je ne peux pas comprendre qu’elle était une femme soumise comme elle le décrit. »
Pour le magistrat, « sa complicité est consommée, on ne peut pas l’en exonérer complètement ».
Le couple est séparé. Le papa a peu vu sa fille qui aura un an en mars. Son ex ne travaille pas, estimant que « la meilleure gardienne d’un enfant, c’est sa maman ».
Son avocate, Me Manon Loarec a plaidé la relaxe : « L’élément intentionnel n’est pas caractérisé. Elle n’avait ni la connaissance de l’infraction ni la volonté d’y participer. »
1 000 € d’amende
Le tribunal l’a suivie pour la complicité de violence, mais condamnée aux 1 000 € requis par le parquet, considérant que, « si elle n’avait pas connaissance de la destination, elle a néanmoins permis d’assurer la fuite des auteurs sur le trajet retour ».
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