Jugé lundi 3 mars 2025 en comparution immédiate au tribunal de Lisieux (Calvados) pour refus d’obtempérer et violence sur les gendarmes qui l’avaient pris en chasse, un homme de 38 ans a été condamné à 10 mois de prison, avec mandat de dépôt.
Ayant tenté de quitter la salle à l’annonce du délibéré, il a été maîtrisé par les trois policiers chargés de le conduire au centre pénitentiaire de Caen ifs.
Interpellé 15 jours plus tard
L’automobiliste, dont le permis de conduire était annulé, a réussi à échapper à un contrôle de gendarmerie dans le centre de Saint-Pierre-en-Auge samedi 15 février 2025, peu avant midi.
Il sera interpellé à son domicile dans l’Orne vendredi 28 février et présenté le jour même au juge des libertés et de la détention. Il a été placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de sa comparution immédiate.
Le 15 février à 11h45, deux gendarmes en patrouille dans le centre de Saint-Pierre-en-Auge entreprennent de contrôler l’automobiliste qui a stationné sa voiture Saxo Citroën en double file, rue de Falaise.
Train d’enfer dans la rue commerçante
Alors que le passager du véhicule de gendarmerie se présente à sa hauteur, il démarre à vive allure en faisant crisser les pneus. Les gendarmes qui l’ont pris en chasse noteront, dans leur procès-verbal, qu’il circulait à vive allure en dépit de la présence de nombreux piétons et d’une circulation très dense dans cette rue commerçante.
Il multiplie les risques
L’individu multiplie les risques pour leur échapper, dépassant les voitures qui le précèdent, brûlant un feu rouge, forçant le passage dans des intersections et franchissant les ralentisseurs à grande vitesse. Il maintient ce train d’enfer jusqu’à une impasse où il s’engage après avoir emprunté une rue adjacente.
Bloqué par le véhicule des gendarmes, il passe la marche arrière et le percute. Il prend immédiatement la fuite en courant, abandonnant son véhicule hors d’état de rouler.
Un gendarme blessé
Le gendarme qui était au volant sera légèrement blessé à la main. Il s’est vu prescrire un jour d’ITT et devra suivre des soins pendant deux semaines.
Malgré l’intervention de la brigade cynophile, il faudra une quinzaine de jours pour que l’individu, qui a fait l’objet d’un mandat de recherche, soit interpellé à son domicile. Un délai inhabituel qui s’explique par la mauvaise adresse inscrite sur le fichier nationale des immatriculations.
Après avoir cherché à nier les faits, il avait reconnu être le conducteur de la voiture et ne pas l’avoir prêtée comme il l’avait dit initialement.
Comportement « dangereux »
» J’ai eu peur de perdre mon boulot et d’aller en prison » tente-t-il de se justifier, reconnaissant avoir eu un comportement » idiot « .
Après lui avoir dit que ce n’était pas pour un « comportement idiot » qu’il était poursuivi, mais pour « un comportement dangereux « , le président lui demande la raison pour laquelle il supposait être incarcéré. « Mon permis était annulé et j’avais consommé de l’héroïne », lâche-t-il.
14 condamnations à son casier
Titulaire d’un casier judiciaire fourni de 14 condamnations, dont plusieurs en lien avec des délits routiers et les stupéfiants, l’homme est condamné à 10 mois de prison avec mandat de dépôt. Il devra verser 500 € au gendarme blessé à la main, 400 € à son collègue pour son préjudice moral et 800 € pour leurs frais d’avocat.
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