Trois expos fleurissent à Passerelle à Brest : nous vous les présentons

Par Dominique Cresson

Passerelle, le centre d’art contemporain à Brest, n’en finit pas de titiller notre curiosité et d’émouvoir nos yeux. Certaines des œuvres qui font les trois nouvelles expositions, à découvrir jusqu’au 17 mai 2025, en sont une preuve indéniable.

Loïc Le Gall, le directeur de Passerelle, aime jouer « le poil à gratter », selon ses propres termes, pour aller toujours plus loin.

C’est ce qu’il a fait en invitant Setu, un collectif d’artistes qui crée, chaque année en été depuis 2016 à Elliant (Sud Finistère), un festival performatif, animé par des artistes au travail. « Nous changeons de format. D’habitude, les artistes sont dans des champs, dans une ferme. Là, on est dans un centre d’art avec des contraintes, avec d’autres manières de travailler. Cela m’intéressait de les confronter à cet espace », assume le directeur.

Ils ont su relever le défi avec panache. Trois de ces artistes, Charlotte Beltzung, Romain Bobichon et Pauline Lecerf, ont choisi des formes hybrides, respectueuses de l’écosystème, entre œuvres fixes mais non figées, et performances. Setu, voilà en breton, porte bien son nom.

Tour à tour léger et profond

À l’étage, la poésie domine. Eaux troubles : réfractions des Caraïbes, conduite par la commissaire d’exposition Arden Sherman, présente les univers oniriques de Louisa Marajo, Jérémie Paul et Yoan Sorin. C’est inspirant, tour à tour léger et profond, translucide et opaque. La fresque bleue de Louisa Marajo vous emportera. Les sculptures, faites d’objets abandonnés, de Yoan Sorin vont vous troubler. La rêverie de Jérémie Paul laisse un parfum tendre qui oscille entre intime et universel.

Les fleurs de Marie Boyer

Un peu plus loin, dans le cadre des Chantiers Résidence, un dispositif d’aide à la jeune création en Bretagne qui existe depuis douze ans, Marie Boyer, diplômée de l’école d’art de Quimper, expose N’oublie jamais jamais les fleurs, un titre emprunté à l’écrivain américain Richard Brautigan. « Dans l’histoire de l’art, les fleurs sont un des sujets les plus communs », note Loïc Le Gall. La jeune artiste en fait une relecture brillante et savoureuse, « jusqu’à l’épuisement de la forme de la fleur ».

« Un prétexte pour peindre, travailler sur différents supports et repenser l’accrochage » résume-t-elle. On aime cette liberté et cette fluidité avec laquelle elle a construit le parcours de son exposition.

Laissez-vous séduire par ces expositions qui méritent plusieurs visites… À la recherche de nouveaux détails.