Après la victoire à Clermont la semaine précédente, le Stade Malherbe Caen avait une nouvelle opportunité de se rapprocher de ses adversaires directs vendredi 7 mars 2025 en recevant Laval. Devant plus de 17 000 personnes, les joueurs de Michel Der Zakarian avaient à cœur de faire tomber un candidat au Top 5. Mais entre des lacunes techniques qui ont empêché les caennais de développer du jeu, des errements défensifs et des décisions arbitrales discutables, le SM Caen a dû s’incliner (0-1). Un résultat difficile à accepter, d’autant plus que la fin du championnat arrive à grands pas.
Cueillis à froid
Comme face à Pau lors du dernier match au stade d’Ornano, les Caennais cherchaient à démarrer fort devant un public venu en nombre. Mais c’est Laval qui, sur sa première action, trouve l’ouverture. La faute à une perte de balle un peu bête dans le camp des Tangos et une couverture trop laxiste de Valentin Henry dans son couloir gauche. Kokolo ne s’est pas fait prier pour aller croiser sa frappe dans le petit filet d’Anthony Mandréa et donner l’avantage à Laval (0-1, 5′). Une action qui n’a pas du tout plu à l’entraîneur caennais Michel Der Zakarian. « Ils nous ont transpercés trop facilement » disait-il après la rencontre. Après quelques minutes sans actions, le SM Caen a réagi et a commencé à mettre la pression sur la surface lavalloise. Ba Loua par deux fois, Le Bihan et Coulibaly ont tenté leur chance, mais ont buté sur Mamadou Samassa ou un défenseur des Tangos.
Malherbe est passé prêt de la correctionnelle quand Zohi, bien trouvé en retrait par Kokolo qui avait encore pris le meilleur dans son couloir, ne cadre pas sa frappe ou quand Vargas sur coup franc frôle le but d’Anthony Mandréa. L’animation défensive caennaise était trop facilement prise en défaut. En seconde période, c’était encore pire. Les actions caennaises se sont faites plus rares et Laval aurait pu doubler la mise quand, sur une belle remontée de balle, Moussounda et Thomas se sont bien alignés pour mettre Tchokounté hors-jeu, mais Sellouki venait de derrière et est allé se présenter face à Mandréa. Le Lavallois a trop croisé sa frappe et Caen restait dans le match.
Deux faits de jeu défavorables ?
Loin de se cacher derrière ces décisions arbitrales, Michel Der Zakarian n’a pas caché son amertume après la rencontre. « Il y a eu des faits de jeu qui nous ont été contraires, expliquait l’entraîneur caennais. Sur le but qu’on marque, l’abitre assistant ne lève pas son drapeau au départ, puis le lève trois minutes après. » Sur le but en question, Malherbe a pensé égaliser quand Mickaël Le Bihan trompait Samassa sur un coup franc de Valentin Henry dévié par Coulibaly. Mais l’incompréhension fut totale quand l’arbitre central, après avoir validé le but dans un premier temps, est revenu sur sa décision et a finalement sifflé un hors-jeu qui n’avait pas été signalé par son assistant. Encore un coup du sort qui a fait mal aux Caennais, pourtant sérieux et volontaires dans leurs attaques à ce moment de la rencontre. De quoi frustrer énormément tout le banc du Stade Malherbe.
Je ne comprends pas. Il y avait donc des gens qui étaient là-haut et qui lui ont dit qu’il y avait hors-jeu. Mais logiquement, ils ne sont pas là pour corriger, puisqu’il n’y a pas de Var en Ligue 2. L’assistant ne lève pas le drapeau et l’arbitre de champ n’a pas vu ça, car il accepte le but en mettant le bras vers le rond central. Quelqu’un a appelé de la tribune.
La deuxième décision qui a beaucoup fait parler est arrivée en tout début de deuxième période. Sur un centre au deuxième poteau de Jules Gaudin, Godson Kyeremeh qui venait d’entrer en jeu a pris le meilleur sur son défenseur, mais est retenu et tombe dans la surface. L’arbitre central ne signale rien et averti Jules Gaudin, venu protester avec trop de véhémence. « Il y avait penalty sur Godson, disait Michel Der Zakarian. Il est accroché au début et mis par terre à la fin. Là par contre, personne n’a appelé pour signaler qu’il y avait penalty. »
Trop de lacunes techniques, trop peu de solutions sur le banc
Malgré une succession d’occasions pendant une vingtaine de minutes en première période, le SM Caen a aussi montré l’étendue de ses difficultés à créer du jeu offensif. Entre des contrôles manqués, des glissades et des passes qui n’arrivent pas à destination, Malherbe a perdu le contrôle du ballon bêtement à plusieurs reprises. « Sur l’ensemble du match, on a cherché à être conquérants, mais techniquement, on n’a pas été bons, analysait Michel Der Zakarian. Dans le football, il faut avoir une capacité à faire des passes, à déstabiliser le bloc adverse. Si tu n’arrives pas à faire trois passes, que tu ne mets pas le ballon où il faut, que tu ne te déplaces pas bien… »
D’Avila Ba Loua par exemple, malgré deux frappes cadrées, s’est aussi illustré en perdant bêtement deux ballons sur des glissades. L’entente entre Valentin Henry et Bilal Brahimi sur le côté droit reste aussi un axe de progression. Les deux joueurs ont trop peu souvent réussi à se trouver pour proposer des solutions. Titulaire en l’absence d’Alexandre Mendy, Kalifa Coulibaly a tenté plusieurs fois de se mettre en évidence. Il a dévié deux bons ballons sur des coups francs excentrés et s’est procuré une tentative de frappe. Mais en deuxième période, il a été trop peu servi dans la zone de vérité.
La difficulté de cette rencontre reposait aussi sur le manque de solutions parmi les remplaçants. Sur le banc caennais, Godson Kyeremeh était le seul élément offensif disponible pour apporter du sang neuf en cours de match. Après l’avoir lancé à la mi-temps, Michel Der Zakarian ne disposait plus que de joueurs défensifs. Romain Thomas, Quentin Lecoeuche, Lamine Sy et Brahim Traoré sont donc entrés en jeu, sans parvenir à changer l’issue de la rencontre. Dès lundi 10 mars, le coach caennais devrait retrouver Samuel Grandsir, Yassine Benrahou et Yann M’Vila à l’entraînement. De quoi apporter plus de possibilités s’ils peuvent être dans le groupe à Amiens.
Dans son malheur, le SM Caen peut se dire qu’avec les défaites de Martigues à Bastia et de Clermont à Guingamp, les écarts restent les mêmes en bas du classement. Malherbe a donc grillé une cartouche. Les Rouge et Bleu devront tirer les leçons de cette défaite pour repartir de l’avant à Amiens sous peine de subir des conséquences plus importantes.
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