C’est une nouvelle épreuve judiciaire à laquelle va être confrontée Rosine… À partir de ce mardi 18 février 2025, la cour d’assises d’appel de Paris va rejuger deux hommes, accusés de vol avec violence ayant entraîné la mort – dont l’un en récidive – de Philippe Petitdemange, son frère, après une agression commise le 12 avril 2019, dans le parking de la gare de Fontainebleau-Avon (Seine-et-Marne). Ce soir-là, cet habitant de 69 ans, qui habite Vulaines-sur-Seine, rejoint sa voiture après une longue journée de travail…
Mort de Philippe après un vol avec violence : un procès en appel va débuter à Paris
Il sera alors violemment agressé par deux individus qui, après l’avoir molesté, l’abandonnent au sol, après lui avoir dérobé son téléphone portable et son ordinateur. Il succombera à ses blessures quatre jours après les faits. En première instance, ces deux cousins avaient été condamnés à 16 et 22 ans de réclusion criminelle.
Ils avaient tous les deux fait appel de la décision de la cour d’assises de Seine-et-Marne. « J’aimerais enfin connaître la vérité, confie Rosine. Peu m’importe une éventuelle condamnation, ça ne changera rien à ma peine, mais lors du premier procès, ils se sont renvoyé la balle et je veux savoir ce qu’il s’est passé. »
Dès le soir du drame, les policiers de Fontainebleau avaient lancé des investigations pour identifier les deux individus, qui apparaissaient sur les caméras de la gare. Ils avaient été interpellés trois jours après les faits, à Paris, avec les mêmes vêtements que les deux hommes filmés lors de l’agression.
Philippe Petitdemange, un inventeur de génie
Lors d’une perquisition menée à Fontainebleau, chez la compagne de l’un des accusés, les policiers avaient découvert la sacoche de la victime, des papiers à son nom ainsi que son téléphone, dans une boîte contenant plusieurs autres portables. Les deux cousins, devenus frères ennemis, restent présumés innocents et cette audience permettra une nouvelle confrontation.
« J’ai peur qu’on ne sache jamais vraiment ce qu’il s’est passé, confie Me Thierry Chamon, l’avocat des parties civiles. C’est un duo infernal qui se rejette la faute, mais l’un sans l’autre, il n’y aurait probablement jamais eu ce violent vol. Des faits gravissimes pour un ordinateur qui sera revendu 300 €. Ma cliente n’est animée ni de colère, ni de haine : elle veut connaître la vérité, même s’il n’est pas sûr qu’elle éclate lors de cette nouvelle audience. »
Inventeur de génie, Philippe Petitdemange – qui était aussi traducteur – avait notamment imaginé et conçu des machines dans le domaine de l’audiovisuel. Selon sa sœur, il avait même vendu l’une d’elles à Claude François et ses innovations ont profité à des chanteurs et groupes du monde entier, d’Abba à Led Zeppelin, en passant par Steevie Wonder, ou encore Julien Clerc et Gilbert Bécaud.
Sa sœur voudrait une plaque en sa mémoire
« Depuis sa disparition, j’ai appris beaucoup de choses sur lui, grâce à des témoignages de gens qui le connaissaient, où des écrits qu’il a laissés. Philippe était très humble, taiseux, mais très droit », souffle-t-elle. En 2014, il s’était d’ailleurs tourné vers le bouddhisme, après avoir découvert l‘Institut Ganden Ling, à Veneux-les-Sablons… En attendant ce nouveau procès, Rosine aimerait pouvoir installer une plaque commémorative, dans le parking de la gare…
« On m’a dit que ce n’était pas possible d’écrire ‘À la mémoire de Philippe Petitdemange, tué dans ce parking’, mais c’est pourtant ce qu’il s’est passé… déplore sa sœur. Ce serait pour moi une manière de ne pas oublier mon frère, mais aussi de faire en sorte que les gens fassent attention à eux, même dans une petite gare tranquille. » Le verdict est attendu vendredi 21 février 2025
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