« Les habitants sont encore choqués ». Jeudi 30 janvier 2025, Geneviève Aubry, maire de la petite commune d’Origny-le-Roux (Orne), se remet à peine de ses émotions.
Deux jours plus tôt, mardi 28 janvier, elle a vu près de 30 véhicules et pas moins de 80 militaires intervenir dans la commune, pour déloger un homme qui venait de tirer au fusil de chasse sur des gendarmes, au milieu de la matinée.
Rassurer les habitants
L’édile a tenté, par tous les moyens, de rassurer ses administrés, inquiets de la situation.
Je ne savais pas exactement ce qui se passait. Alors je disais aux gens de rester chez eux et d’attendre la fin de l’opération. Des parents étaient inquiets pour leurs enfants avec le bus scolaire. Certains se sont barricadés chez eux, et la circulation était complètement bloquée dans le bourg.
Au lieu-dit Montmarlo, un ancien agriculteur de 70 ans avait donc tiré au fusil de chasse sur des gendarmes qui venaient s’enquérir de son état de santé. En effet, les militaires avaient reçu un signalement, indiquant que l’homme était disparu depuis trois jours, et qu’il n’était visiblement pas dans son état normal.
L’homme était chez lui la veille
Pourtant, selon nos informations, l’homme était bien chez lui. Il avait même reçu, la veille de l’incident, une habitante de la commune chargée de faire le recensement. « Il n’était absolument pas agressif, tout allait très bien. »
Geneviève Aubry, la maire, connaît parfaitement l’ancien agriculteur. « Je m’entends très bien avec lui. C’est quelqu’un qui n’a jamais posé beaucoup de problèmes. Ce que je regrette, c’est que les personnes qui ont appelé la gendarmerie, ne nous ont pas prévenus à la mairie. Nous le connaissons bien. Si nous lui avions parlé, tout ça ne serait peut-être pas arrivé. Dans les villages, tout le monde se connaît ».
Connu pour un conflit de voisinage
Mais dans la commune, l’agriculteur est aussi présenté comme tourmenté. « Il a le sang chaud », nous affirme une connaissance du tireur. En avril 2021, il avait déjà eu un conflit de voisinage qui avait nécessité l’intervention des gendarmes. Il avait alors été particulièrement menaçant.
« Il a juste pété un plomb »
« Je ne compte pas me laisser faire », avait-il déclaré au Perche à l’époque, au milieu de quelques insultes à l’encontre de sa voisine.
Les raisons de son geste sont toujours inconnues. « Je crois qu’il a juste pété un plomb, voilà », croit savoir cette connaissance. Une enquête a été ouverte par le parquet d’Alençon et confiée à la brigade de recherche de Mortagne-au-Perche, avec la section de recherches de Caen.
La maire d’Origny-le-Roux a été d’une grande aide pour laisser les gendarmes travailler dans la commune.
« J’ai ouvert la salle communale, qui était pleine à craquer. Le 11 novembre, quand nous sommes 35, c’est déjà plein. Alors à 80 militaires, vous imaginez. J’ai même proposé d’ouvrir l’église si besoin, mais ça n’a pas été nécessaire. Les militaires étaient d’une très grande gentillesse. Ils étaient incroyablement professionnels. Il faut les féliciter.
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