Des règles de la vie société et du respect des lois, il semble n’en avoir que faire, mais cette fois-ci, cela le conduit à la case prison. Du haut de ses 25 ans, Clément*, habitant de Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Maritime) a collectionné les infractions plus ou moins grandes depuis son adolescence, sur fond de cellule familiale cabossée, mais cette fois-ci le tribunal de Rouen a jugé que c’en était trop : terminé les avertissements, il faut désormais actionner l’option prison.
Cette fois-ci, c’est pour un refus d’obtempérer suivi d’une course-poursuite avec la police qu’il était jugé en comparution immédiate, mercredi 5 mars 2025. Trois jours plus tôt, une patrouille de police croise une voiture conduite par un homme que les policiers connaissent déjà bien, Clément.
Conduite malgré annulation de permis
Ils vérifient dans leurs fichiers et s’aperçoivent que son permis a été annulé, et qu’il n’a donc rien à faire au volant d’une voiture. Ils s’approchent pour tenter de procéder à un contrôle, mais Clément, voyant les forces de l’ordre, prend la fuite. Les policiers ont le temps de jeter un stick de crevaison.
La patrouille retrouve la voiture un peu plus loin, avec trois pneus crevés, mais sans son conducteur. Ils vont donc le chercher à son domicile, mais personne ne répond. Finalement, c’est au cours d’une autre patrouille, le lendemain en plein cœur d’Elbeuf, qu’ils le retrouvent et procèdent à son interpellation.
Devant le tribunal, il explique : « J’ai paniqué. Je sais que j’ai eu tort, je sais que je suis en récidive, mais j’allais pouvoir repasser mon permis dans deux semaines. C’est très dur la vie de piéton pour effectuer des démarches, pour chercher un emploi ou une formation. Donnez-moi une dernière chance. »
33 000 de dette auprès du Trésor public
Son casier judiciaire est riche de sept mentions, pour des faits de vol avec destruction, conduite sans permis, conduite sous stupéfiants ou encore refus d’obtempérer. Et au fil des ans, il a contracté une dette très importante auprès du Trésor public, 33 000 euros pour de multiples infractions.
« Quand j’étais jeune, c’étaient des contraventions dans le train et le bus, puis il y a eu les délits routiers et les amendes Covid », explique-t-il. « Toutes ces amendes ont été majorées. J’ai demandé un échéancier, mais on me l’a refusé. Je sais que j’ai été bête, j’ai été immature, mais j’ai eu des problèmes familiaux, et aujourd’hui, je veux m’en sortir. »
« Il ne s’agit pas de bêtise, mais d’un choix de vie »
Selon le procureur, « il ne s’agit pas de bêtise, mais d’un choix de vie pour aller tout droit en prison ». Et ajoutant : « Il a déjà été condamné pour de tels faits, avec des alternatives à la prison. Mais il n’a que faire des règles et ses agissements sont dangereux pour la société. »
Du côté de la défense, on reconnaît qu’effectivement Clément semble « n’avoir que faire des avertissements ». « Il a un manque de conscience des conséquences de ses agissements », constate son avocate. « Mais, pour autant, il faut aussi tenir compte de l’évolution de sa situation, il veut repasser le permis et trouver une formation dans la chimie. »
Au final, le tribunal l’a condamné à 12 mois de prison avec maintien en détention, auxquels s’ajoutent trois mois d’un précédent sursis.
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