La demande en mariage, comme presque partout en Bretagne, était assurée par l’entremetteur ou baz-valan, un individu bien placé pour connaître les familles de la localité. À Plougastel-Daoulas, c’était souvent un cabaretier « reconnaissable à sa petite baguette de genêt, insigne de ses fonctions diplomatiques ». Il s’arrangeait pour retrouver la jeune fille seule et lui parler du jeune homme : il opérait souvent de nuit, le prétendant ne voulant pas risquer d’ébruiter un éventuel échec.
Le poids de l’Église
Le mariage civil avait lieu neuf ou douze jours avant le mariage religieux et n’était pas forcément prononcé à l’hôtel de ville : le maire de Plougastel l’aurait fait au bord d’un champ ! Il y a peu de photos de ce qui n’était perçu que comme une formalité.
À l’inverse, il y a beaucoup de clichés pris à la sortie de l’église malgré la pression des prêtres qui tenaient à préserver la solennité de la cérémonie qui avait lieu en général à 9 h. Après quoi le cortège se dirigeait souvent « vers l’hospice pour y chanter le Magnificat puis danser dans la cour » avant le repas de noces.
La tradition celtique
Les jeunes époux ne passaient pas ensemble leur première nuit de mariage qui était consacrée à la Sainte Vierge : ils devaient attendre le deuxième jour pour se coucher ensemble devant témoins « comme l’exige le droit celtique ». Et ce n’était qu’au troisième jour que celui qui quittait sa famille déménageait chez son conjoint, « encore une occasion de boire, de manger et de s’amuser ». L’urbanisation et l’évolution des mœurs ont eu raison de ces coutumes.
Sources : Jean-René Poulmac’h, Les mariages à Plougastel autrefois, Les Cahiers de l’Iroise, juillet 1981. Conférence de Jean-René Poulmac’h organisée par la SEBL, prononcée le 17 octobre 2024.
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