« Depuis le 1er janvier, nous avons mis en place la régie et créé un conseil d’exploitation pour gérer les marchés hebdomadaires. Cependant, nous avons reçu par courriel, les 7 et 21 janvier 2025, les démissions de Stéphanie Fresnais et Jean-Eudes d’Achon. Aujourd’hui, nous devons désigner deux nouveaux membres, et cela, évidemment, parmi les élus puisque les autres sièges restent inchangés » lance la maire de Trouville-sur-Mer (Calvados), s’exprimant avec franchise sur la situation qui impose d’agir vite pour stabiliser le conseil. Sylvie de Gaetano propose deux candidatures : Delphine Pando et Patrice Brière.
Vote : transparence ou tradition ?
La question se pose alors sur la méthode de désignation. « Est-ce que tout le monde accepte qu’on procède à la délibération à main levée, ou souhaitez-vous un vote à bulletin secret ? » interroge la première magistrate. Michel Thomasson, conseiller d’opposition, intervient en rappelant l’importance de la transparence dans ce contexte aussi : « Au-delà des sensibilités politiques et locales, chacun doit pouvoir s’exprimer librement. Un vote bloqué ne permettrait pas cette expression, c’est pourquoi, à mon avis, un vote à bulletin secret est indispensable. »
Ce point de vue trouve un écho dans les débats qui bruissent dans la salle. La voix de la majorité, Sylvie de Gaetano, rappelle la réalité du terrain : « Dès que le bateau prend l’eau, tout le monde saute. Quand les difficultés se présentent, c’est toujours le moment où chacun cherche à s’extraire. Nous devons assumer nos choix et affronter les réalités. La démission récente en est la preuve : nous avons perdu des membres au moment même où la gestion du marché est cruciale. »
Pour elle, la nécessité de réattribuer ces sièges n’est pas uniquement une question d’ordre administratif, mais bien une réponse aux enjeux de gestion et de pérennité du marché.
L’opposition prend position
Du côté de l’opposition, Stéphanie Fresnais, leader de l’opposition, n’est pas en reste : « Nous avions déjà voté contre la régie. C’est précisément parce que nous ne croyons pas à la gestion actuelle que nous avons décidé de quitter le conseil d’exploitation. » Sylvie de Gaetano rétorque et insiste sur le fait que cette démarche n’est pas un simple caprice politique, mais la conséquence directe d’une crise de confiance. « Dès que le bateau commence à prendre l’eau, tout le monde se sauve, sauf ceux qui sont prêts à rester et à relever le défi. Ce sont là des réalités que nous ne pouvons ignorer. » Stéphanie Fresnais ajoute que l’opposition ne conteste pas l’idée de renouveler les membres, mais exige une consultation plus approfondie et une véritable écoute des sensibilités locales dans le choix des candidats.
Un protocole controversé
Le marché, revient sur le tapis quelques délibérations plus loin : « Comme vous le savez, nous avions donné son préavis à Géraud afin de reprendre en régie nos marchés. Nous avons, pour cela, établi un protocole avec l’exploitant : la redevance fixe annuelle était initialement fixée à 130 000 € hors taxes pour 2024 » rappelle Sylvie de Gaetano. Après négociations, la Mairie a transigé à 107 000 €. « En somme, nous ne perdons que 23 000 €, ce qui est négligeable au regard des désagréments subis par le marché durant l’année », explique la maire de Trouville.
Des inquiétudes sur la gestion financière
Cependant, tout le monde n’est pas du même avis. Stéphanie Fresnais, leader de l’opposition, rétorque : « Quand on perd de l’argent public, ce n’est vraiment pas rien. Nous avions exprimé nos inquiétudes dès le début concernant le coût pour les Trouvillais. Nous n’étions pas d’accord avec la manière de procéder, notamment en anticipant la fin du contrat avec le délégataire gérant. C’est pour cette raison que nous voterons contre cette délibération. »
Vive la transparence stop aux fake news
Réagissant aux tensions qui se sont accumulées, la maire reprend la parole pour conclure : « Il est temps d’arrêter de diffuser des fake news qui enveniment la situation. Globalement, le marché se passe très bien depuis l’arrivée de notre nouveau régisseur, et les commerçants en témoignent. Nous devons cesser de critiquer systématiquement et avancer ensemble pour le bien de notre ville. »
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