Les couteaux sont tirés à la France insoumise (LFI) et dans la gauche lyonnaise. Sur fond de propos incendiaires de Jean-Luc Mélenchon et de stratégies autour d’un soutien ou non à Grégory Doucet, maire écologiste sortant de Lyon, et candidat à sa succession aux municipales 2026, LFI se déchire.
L’appel à une unité totale de la gauche, socialistes compris, lancé par l’adjoint au maire LFI de Lyon Laurent Bosetti ne passe pas du tout dans son propre mouvement.
Et pour cause, l’élu local, quatrième adjoint de Grégory Doucet, le maire de Lyon, appelle à une union de la gauche derrière lui en y intégrant les socialistes. Mais dans le mouvement insoumis, on exclut tout compromis avec le PS considéré comme un traitre : cette désunion au sein de LFI va-t-elle conduire le mouvement à la jouer solitaire aux municipales à Lyon, Villeurbanne ou au Grand Lyon ? Les tensions sont vives…
« Je regrette les propos de Jean-Luc Mélenchon vis-à-vis du PS »
L’adjoint LFI a d’ailleurs pris ses distances il y a quelques jours avec Jean-Luc Mélenchon. Le candidat à la présidentielle a acté la fin de toute alliance avec le Parti socialiste. Le leader LFI a affirmé : « Les socialistes ne sont plus nos alliés » et a évoqué une « relation toxique » avec le PS.
Mais en vue des municipales à Lyon, l’adjoint insoumis estime que le PS doit faire partie de l’équation autour du maire Grégory Doucet dès le premier tour. « Je regrette les propos de Jean-Luc Mélenchon vis-à-vis du PS. Ils font le jeu de François Hollande et participent à la chute du NFP. Nous devons préserver l’unité de la gauche face à la réaction. Nous ne gagnerons pas seuls, ni en 2026, ni en 2027 ».
Sur le plateau de l’émission politique de BFM Lyon en partenariat avec actu Lyon diffusé ce jeudi, Laurent Bosetti a réaffirmé son appel à l’union.
Des recadrages des députés LFI de Lyon et Villeurbanne
Un appel à l’union de l’adjoint au maire complètement rejeté par des figures locales de la France insoumise. La députée LFI de Lyon Anaïs Belouassa-Cherifi a recadré son collègue publiquement.
« Les propos de Laurent Bosetti n’engagent que lui. Merci de respecter les insoumis lyonnais qui construisent ensemble leur stratégie municipale. En politique, les aventures solitaires se terminent dans la solitude. Nous croyons pour notre part en la force de notre collectif », a-t-elle écrit sur X.
« Pas question de se rassembler sur la base de la capitulation du PS, qui refuse de censurer le gouvernement le plus austéritaire de la Vᵉ République. Le Nouveau Front Populaire et son programme restent notre boussole. Rassemblons-nous sur des bases claires », a sèchement répondu Gabriel Amard qui pourrait être candidat contre le maire socialiste de Villeurbanne.
L’adjoint au maire bientôt « purgé » de LFI ?
Par ses appels à l’union jugés « contre-natures » par une partie de LFI, l’adjoint lyonnais va-t-il être « purgé » du parti fondé par Jean-Luc Mélenchon ? Selon nos informations, ses critiques publiques du leader insoumis et son appel solitaire à l’union de la gauche ont fortement irrité dans le parti. Ce dernier s’attend même à une possible exclusion ou mise à l’écart qu’il est prêt à assumer…
« Il faut pouvoir exprimer au sein de notre mouvement une opinion qui est libre », fait-il valoir. Cette constance, de la part d’un camarade, c’est aussi de pouvoir apporter une contradiction et de dire quand on n’est pas d’accord », dit-il.
Le maire de Lyon Grégory Doucet a en tout cas publiquement dit qu’il voulait conduire une liste du Nouveau front populaire uni. Les Insoumis ont récemment tendu la main aux Verts entre directions nationales… mais la présence des socialistes irrite. L’union se fera-t-elle vraiment ? Réponse dans les prochains mois…
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