Les premières minutes de son discours ont suffi à effacer les doutes quant à la raison de la convocation de la presse par Martine Aubry, ce jeudi 6 mars 2025 au matin. Aux alentours de 11h15, le maire de Lille a annoncé sa démission, après 24 années en poste. L’émotion était palpable, d’entrée, alors que plusieurs dizaines de journalistes étaient présents entre les murs de la gare Saint-Sauveur. Martine Aubry a fondu en larmes, au milieu de son laïus, après avoir énoncé bon nombre de ce qu’elle considère comme des accomplissements pour la ville. Cette ville dont elle est indissociable et qu’elle ne quittera pas, après avoir rendu les clés du beffroi, très probablement le 21 mars prochain. Mais elle ne restera pas bien loin de la campagne menée pour les Municipales 2026.
Martine Aubry démissionne, mais ne « quitte pas Lille » : « J’aime trop cette ville »
C’est peut-être l’unique fois où l’on verra la carapace politique se fissurer, tant le maire de Lille a affiché, à toute occasion, une impressionnante inflexibilité. Mais l’évocation de son parcours à Lille, qui prendra fin à l’issue d’un conseil municipal exceptionnel d’ici deux semaines, change la donne. En pleurs après son annonce choc, à un an des élections municipales de 2026, elle a déclaré : « Je ne quitte pas Lille, j’aime trop cette ville.«
Le maire démissionnaire a bien conscience d’incarner la ville qui l’a élue en 2001 : « J’ai donné à Lille ce que je suis : mon énergie, mon impatience mais aussi mon goût des autres », a-t-elle dit à la conférence de presse. Martine Aubry se retire, mais ne prend pas sa retraite politique. « Je m’exprimerai à chaque fois que je le jugerai utile, à l’échelle nationale et internationale. » Pour autant, elle ne « veut aucune fonction ».
Elle devrait être aussi présente lors de la campagne pour le scrutin 2026, aux côtés de celui qu’elle a désigné comme son successeur, Arnaud Deslandes, en tant que « militante PS » :
Je ferai ce qu’on me demande. Je veux donner mes idées pour reconstruire la gauche. L’intérêt de la ville est de laisser place à cette nouvelle génération, à la qualité exceptionnelle.
« En partant un an avant, je prépare Arnaud Deslandes pour qu’il prenne toute sa place. Je peux partir sereinement. » L’élue socialiste a enfin adressé, avec beaucoup d’émotion, un mot à Audrey Linkedheld, son ancienne première adjointe devenue sénatrice en septembre 2023. « Audrey a beaucoup apporté à Lille, elle pourrait être un maire de haut niveau. Mais nous avons besoin d’elle au sénat et au Parti socialiste. »
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