Le procès de Joël Le Scouarnec s’est ouvert devant la Cour criminelle du Morbihan à Vannes lundi 24 février 2025. Jusqu’à la fin du mois de juin 2025, l’ancien chirurgien digestif va être jugé pour des viols et agressions sexuelles sur de nombreuses victimes.
Affluence inhabituelle au tribunal correctionnel de Vannes lundi 24 février 2025. Dès 9 h 30, des centaines de journalistes, photographes et caméramans représentants des médias locaux, nationaux et même internationaux étaient présentes pour couvrir les premières heures de ce procès très attendu.
Une entrée dans le tribunal à l’abri des regards
Avant l’ouverture des débats, des avocats, à l’image de Maître Grimaud, avocate d’une trentaine de victimes, et Maître Benoist, avocat de l’association La Voix de l’enfant ont pris le temps de répondre aux questions des journalistes.
Avant que les avocats et Joël Le Scouarnec ne prennent place dans la salle d’audience, les médias accrédités ont pu prendre des images des dossiers ou des éléments saisis dans le cadre de l’enquête.
À l’extérieur du tribunal, les journalistes n’ont pas manqué d’immortaliser l’arrivée de Joël Le Scouarnec vers 11 h 30 dans un véhicule blanc aux vitres teintées escorté par des motards de la police nationale.
L’accusé est entré dans le tribunal par une porte située à l’arrière du bâtiment, à l’abri des regards.
« Ni un objet de curiosité, ni un débat de société »
À la mi-journée, les avocats se sont installés dans la salle d’audience. L’un des deux avocats de Joël Le Scouarnec, Maître Maxime Tessier a pris place sur le banc réservé aux avocats de la défense devant le box occupé par l’accusé pendant les prochains mois.
Peu avant 13 h, heure du début de l’audience, les médias accrédités ont pu réaliser un tour d’images au moment où la cour criminelle présidée par Aude Buresi a fait son entrée dans la salle principale du tribunal vannetais. Les journalistes ont été invités à quitter les lieux avant que Joël Le Scouarnec n’arrive dans le box des accusés, encadré par deux agents de l’administration pénitentiaire.
L’audience a débuté par la venue des avocats des parties civiles à la barre. L’après-midi du 24 février s’est poursuivi par l’appel des témoins et des experts avant que la présidente de la cour ne s’adresse au prévenu.
Monsieur Le Scouarnec devant cette cour vous n’êtes ni un objet de curiosité, ni un sujet d’études, ni un débat de société. Mais un justiciable avec un certain nombre de droits.
Dans son propos liminaire, le procureur de la République de Lorient Stéphane Kellenberger a indiqué : « Nous ne jugeons ni un dossier, ni des documents mais un homme et ce procès est avant tout adressé aux victimes. »
49 interrogatoires
Maître Maxime Tessier a également pris la parole en cette première journée d’audience. L’occasion pour lui d’indiquer que son client a « été entendu pendant cinq mois à Lorient et 49 interrogatoires. » L’avocat a précisé que Joël Le Scouarnec « bien qu’il soit reconnu innocent, il a reconnu sa culpabilité. »
Nous avons un accusé qui souhaite totalement se rendre disponible à l’égard de la cour et de l’ensemble des partis pour l’ensemble des débats.
L’après-midi s’est poursuivi par la lecture du rapport introductif des faits reprochés à l’accusé par Aude Buresi. Un rappel des faits écouté attentivement par Joël Le Scouarnec.
Les premiers mots de Joël Le Scouarnec
« Vous avez entendu le rappel des faits. Souhaitez-vous faire des déclarations ? », indique la présidente.
Vers 17 h, Joël Le Scouarnec a pris la parole :
Si je comparais devant vous c’est qu’effectivement un jour j’ai, alors que pour la plupart c’était encore que des enfants, j’ai commis des actes odieux. Si je comprends et que je compatis à la souffrance qu’a pu provoquer chez chacune de ces personnes la très grande violence de mes écrits, je me suis efforcé tout au long de mes interrogatoires à reconnaître ce qui était des faits de viols et ce qui à mes yeux n’en était pas.
« Je suis parfaitement conscient aujourd’hui que ces blessures sont ineffaçables, irréparables, je ne peux pas revenir en arrière. Et je me dois, non pas à moi, je leur dois à toutes ces personnes et à leurs proches d’assumer toute la responsabilité de mes actes et des conséquences qu’elles auront tout au long de leur vie », a ajouté l’accusé.
Source link
