Depuis le mois de janvier 2025, le musée des Beaux-arts de Brest affiche porte close. Il ne rouvrira pas avant plusieurs années. Le temps de bâtir un nouveau projet et de mettre en sécurité les œuvres.
« C’est une décision lourde à prendre », souligne François Cuillandre, président de Brest métropole. Mais nécessaire : « Notre mission principale est de préserver les œuvres », soutient Sophie Lessard, la directrice du musée, situé en cœur de ville, rue Traverse.
En début d’année, des moisissures ont été découvertes sur 18 tableaux. Des analyses ont été menées pour identifier la nature de cette infestation fongique, qui, précise la Métropole, ne représente aucun danger pour le personnel (18 salariés). Des résultats de prélèvements complémentaires réalisés par un laboratoire en Allemagne sont attendus pour savoir s’il s’agit d’un ou plusieurs champignons, leurs espèces…
Des locaux inadaptés
Les 18 œuvres touchées font partie des 190 exposées dans les galeries du musée, qui en compte au total 15 000, stockées dans ses réserves ou prêtées à d’autres structures. « Nous avons agi rapidement pour stopper la propagation et la situation est stabilisée. Les dommages ne sont pas irréversibles. », affirme la directrice. Des ventilateurs et des déshumidificateurs ont été installés pour assainir les lieux. Une situation incompatible avec une ouverture au public.
Si les 18 tableaux vont devoir être nettoyés et restaurés, l’ensemble de la collection fera l’objet d’une décontamination pour garantir son avenir.
En 2018, des tableaux avaient déjà été contaminés et des travaux menés. Reste que le bâtiment, datant des années 1960, ne permet plus d’assurer la préservation de la collection dans des conditions satisfaisantes. Les lieux sont en proie à l’humidité et aux chocs thermiques, « très chaud l’été et froid l’hiver ». Sophie Lessard suppose aussi un lien avec le changement climatique, d’autres musées en France étant concernés. « Huit musées sont aussi touchés au Danemark. »
Un pôle de conservation à construire
La Métropole ne découvre pas le dossier. La construction d’un pôle de conservation dans la zone d’activité du Vern est déjà dans les tuyaux, pour un montant de neuf millions d’euros. L’appel d’offres est en cours et le lauréat sera désigné en mai prochain. La Collectivité espère un démarrage des travaux début 2027, pour une livraison fin 2028, début 2029.
Les réserves, la future bâtisse (entre 1 500 et 2 000 m2) est vouée à abriter les réserves du musée et des ateliers de restauration des œuvres.
Quel avenir pour le musée ?
Brest métropole doit plancher en parallèle sur l’avenir du site actuel. Le rénover ou le démolir pour en construire un nouveau, le sujet n’est pas tranché. Se pose aussi la question de la rénovation de l’ancienne bibliothèque, à proximité, pour étendre le musée.
La Métropole n’avance aucun calendrier, ni de montant. En mars dernier, les premières estimations annoncées étaient de l’ordre de 30 millions d’euros. Une chose est sûre, le chantier ne pourra démarrer avant le transfert de la collection des œuvres dans la zone du Vern.
Des expositions hors les murs
Si le musée est fermé, le personnel poursuit ses missions. Des rendez-vous à destination du public seront menés en lien avec les acteurs culturels du territoire. Des animations sont d’ores et déjà programmées durant les vacances d’avril à la Maison de la fontaine.
D’avril à mars prochain, la médiathèque des ateliers des Capucins abritera l’exposition consacrée à Jan Krizek.
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