Tous les ingrédients sont réunis pour en faire une affaire désagréable : une étudiante qui appâte des jeunes hommes sur Instagram, un homme violent qui n’hésite pas à jouer du pistolet électrique pour parvenir à ses fins. Jeudi 3 avril 2025, Amine a été présenté devant le tribunal de Versailles pour une série de vols aggravés commis à Louveciennes et à Bougival (Yvelines). Ce Parisien de 21 ans, étudiant en comptabilité et gestion, a préféré user de son droit à préparer sa défense.
L’affaire, résolue par les policiers de Versailles, a commencé en discothèque à la mi-février. Un adolescent de 16 ans, souffrant d’un handicap, rencontre une jeune femme. Ils échangent un peu. Puis, un peu plus tard, elle le recontacte via Instagram. Au terme de la discussion, elle lui propose un rendez-vous. Ce sera à Bougival.
La dulcinée n’était pas là
Le 17 février, le jeune homme est à l’heure. Mais point de dulcinée à l’horizon. Pistolet électrique à la main, un homme surgit. Sans détour, il demande le téléphone de la victime, sa carte bancaire et ses chaussures. Pas le choix.
Une semaine plus tard, le 24 février, un autre jeune homme est pris dans la nasse. Il n’a pas résisté à la proposition de l’étudiante qui lui propose une rencontre, encore à Bougival. Cette fois, ce sont deux hommes qui lui brisent le cœur et qui lui réclament son téléphone. Il refuse. La sanction est immédiate : deux impulsions électriques dans le ventre et deux dans les jambes.
La rabatteuse était étudiante en tourisme
Grâce aux caméras de surveillance, à la téléphonie et aux réseaux sociaux, les enquêteurs vont rapidement identifier le duo, dont le leader des agressions : Amine. Ils vont aussi retrouver celle qui sert d’appât, une jeune étudiante en BTS de tourisme. Elle reconnaîtra les faits, précisant que cela lui permettait de mettre du beurre dans les épinards.
« Elle a précisé qu’elle avait bien insisté pour qu’il n’y ait aucune violence. »
En mettant la main sur Amine, les policiers vont raccrocher une autre agression survenue le 28 janvier 2025, à Louveciennes. Là, il en voulait au téléphone et aux Airpods d’un jeune qu’il avait simplement croisé.
Lors de ses auditions, Amine a fait acte de contrition. « Je prends conscience que ce que j’ai fait est très mal. Je m’excuse. Je ne m’inquiète pas pour moi mais c’est le cas de ma mère qui me dérange. » Cette dernière est très malade.
En attendant son procès fixé au jeudi 22 mai 2025, Amine a été placé en détention provisoire. Les deux autres mis en cause ont bénéficié d’une procédure de reconnaissance de culpabilité. Ils ont écopé de 8 et 10 mois de sursis simple.
Avec Fabien Dezé
Source link
