Les élections municipales, sauf bouleversement du calendrier, c’est dans un an, au printemps 2026. À gauche, les différents camps commencent à s’organiser. Qu’en est-il à droite, cinq ans après un scrutin marqué par la présence de trois listes de droite et du centre, conduites par Jean-Louis Louvel (16,79 % au premier tour), Marine Caron (6,14 %), et Jean-François Bures (10,16 %, puis 32,87 % au second tour), ainsi qu’une liste RN emmenée par Guillaume Pennelle (6,78 % des suffrages au premier tour) ?
« Nous avons besoin de respiration démocratique »
Au centre-droit, Marine Caron a fait un pas de plus vers une nouvelle candidature lors de la cérémonie des vœux de son association Rouen À’Venir, fin janvier 2025 au Novick’s Stadium*.
Dans son discours de 25 minutes largement consacré au futur scrutin, elle a répété à plusieurs reprises que « Rouen mérite mieux », en termes de cadre de vie, d’attractivité, de gestion des deniers publics… et a appelé à l’alternance.
Cela fait 17 ans que la gestion municipale est faite par la même équipe. Nous avons besoin de respiration démocratique.
L’élue d’opposition au conseil municipal est revenue sur son parcours : « J’ai mûri. Je ne suis plus la jeune femme qui, du haut de ses 24 ans, a été élue pour la première fois au Département de la Seine-Maritime. J’ai acquis de l’expérience, en accompagnant les 5000 agents de la Seine-Maritime, en tant que vice-présidente en charge des ressources humaines. J’ai entrepris. »
Sur le plan politique, elle a déjà créé son propre groupe au conseil municipal, « Rouen À’Venir », à côté du groupe « Au cœur de Rouen », présidé par Pierre-Antoine Sprimont, clairement plus à droite. Groupe dont l’un des membres, Bruno Devaux (LR), vient de partir précisément pour des questions de positionnement politique.
« La prise de position du groupe municipal ‘Au cœur de Rouen’ en faveur d’une alliance avec le Rassemblement National et Reconquête ne correspond pas à mes valeurs issues du gaullisme social, explique Bruno Devaux. Le RN est un piège dans lequel certains tombent, mais pour moi, c’est une ligne rouge. »
Et concernant les élections municipales, il indique : « Il faudra bâtir une liste crédible. Y aura-t-il une alliance d’emblée avec les centristes ? Aujourd’hui, je ne peux pas le dire. En tout cas, je suivrai la lignée définie au niveau national par Les Républicains. »
« L’union est possible »
De son côté, l’élu municipal Pierre-Antoine Sprimont revendique une vision élargie de la droite, selon lui « moins centrée sur les partis politiques et plus ouverte sur les attentes des électeurs » : « Notre groupe politique est devenu un collectif citoyen constitué d’électeurs des Républicains, du Rassemblement National, des déçus de Macron et des Rouennais horrifiés par le mandat de Monsieur Mayer-Rossignol. »
Notre collectif rassemble des hommes et des femmes raisonnables et amoureux de Rouen. Au Rassemblement National comme ailleurs il y a des gens raisonnables et amoureux de Rouen. Ils sont donc les bienvenus.
Et à propos des municipales, Pierre-Antoine Sprimont indique que son groupe « s’y prépare » et « travaille à un large rassemblement » : « Lors de nos vœux militants, des cadres de tous ces partis étaient présents (Ndlr droite et RN, dont Guillaume Pennelle) et les échanges pour améliorer le quotidien des Rouennais ont été très fructueux. L’union est possible… »
Enfin, au Rassemblement National, l’ex-candidat Guillaume Pennelle annonce « qu’évidemment, d’une manière ou d’une autre, le RN sera présent aux prochaines élections municipales à Rouen, et ailleurs dans la Métropole » : « À l’image des résultats exceptionnels réalisés par notre candidat Grégoire Houdan à Rouen aux dernières législatives, le RN progresse partout dans les grandes villes. Et aujourd’hui, avec une partie de la droite, on se connaît, on échange. Marie Berrubé est référente locale du parti d’Éric Ciotti avec qui le RN est allié, et cela se passe très bien. »
Il conclut : « Alors comment cela se concrétisera lors des municipales, nous verrons, nous avons plusieurs mois devant nous. Mais bien sûr qu’il pourrait y avoir des discussions avec la droite, c’est une évidence. »
*Cérémonie où l’on pouvait voir la sénatrice Catherine Morin-Desailly et le sénateur Pascal Martin, l’élu métropolitain Laurent Bonnaterre, l’ex-maire de Déville-lès-Rouen Dominique Gambier, l’ex-candidat aux municipales, Jean-François Bures, et même le président du FCR Iwan Postel. L’ancien président de la Métropole Frédéric Sanchez, présent l’an dernier, n’était pas là, pour des questions d’agenda, « mais j’aurais été là si j’avais été disponible », nous précise-t-il.
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