Mathieu Roger (27 ans, Moyon-Percy VC) est devenu champion de la Manche Open 1 dimanche 16 mars 2025 à Yquelon (Manche). Voici quatre choses à savoir sur ce coureur au parcours atypique.
Il a failli devenir footballeur pro
Son destin était tout tracé. Grand espoir du football normand, enrôlé par le centre de formation du SM Caen à l’âge de 16 ans, Mathieu Roger cochait toutes les cases pour devenir professionnel. Titulaire indiscutable en équipe réserve aux côtés notamment de son pote cherbourgeois Valentin Voisin, ce latéral gauche avait ainsi été convié à plusieurs entraînements avec l’équipe première, alors en Ligue 1.
Malheureusement, au moment où la bascule vers l’élite prenait forme, ce sont ses adducteurs qui n’ont pas suivi, sonnant le glas de ses ambitions sportives. « Après l’opération, j’étais moins explosif, j’allais moins vite. La tête a lâché et le corps aussi. Je me blessais tout le temps. J’ai compris que c’était fini… »
Il a joué contre Kylian Mbappé
Son parcours de footballeur, achevé à 23 ans, lui aura permis d’affronter des grands noms du ballon rond. À seulement 17 ans, il avait inscrit un but contre la réserve du Paris SG où l’on retrouvait des futurs internationaux tricolores comme Presnel Kimpembe, Christopher Nkunku et Jonathan Ikone.
L’un de ses plus beaux souvenirs reste ce quart de finale de Coupe Gambardella perdu contre l’AS Monaco d’un certain Kylian Mbappé.
« J’ai vécu de belles choses grâce au foot », dit-il, assurant avoir digéré la déception d’être resté à la porte des pros, alors que des copains de promo gagnent aujourd’hui confortablement leur vie de leur passion. « C’est juste que ça ne devait pas se faire pour moi, mon corps ne voulait pas. Mais je ne regrette rien. »
Il a baigné dans le cyclisme
En quittant le milieu du football, Mathieu Roger a voulu rattraper le temps perdu en s’orientant vers sa première grande passion, le cyclisme. « J’ai toujours regardé à fond toutes les étapes du Tour de France ! Je voulais en faire déjà tout gamin, mais mon père m’a dit d’attendre d’avoir 14 ou 15 ans pour prendre une licence. J’ai donc fait du foot. Comme ça marchait bien, j’ai continué… »
Son arrivée tardive dans les pelotons a rempli de joie son père, Mickaël, ancien émérite coureur de Périers cyclisme, mais aussi Christophe, le tonton, qui fut champion de la Manche cadets en 1979. « Ça fait deux champions de la Manche dans la famille ! », se marre cet excellent rouleur, sacré dimanche 16 mars dans la catégorie Open 1.
Son gros regret reste de ne pas avoir commencé suffisamment tôt pour que son regretté papy, Gaston, puisse le voir gagner une course. « Il aurait été tellement content ! Il était mordu de vélo. D’ailleurs, si j’ai commencé le vélo en compétition, c’était aussi quelque part pour lui rendre hommage. J’ai toujours eu dans un coin de ma tête l’idée de faire du cyclisme. »
Il a un gros moteur
Depuis ses débuts en 2021, Mathieu Roger connaît une trajectoire fulgurante. Vainqueur en Access 2, puis Access 1, Open 3 et enfin Open 2, notamment à Saint-Martin-de-Landelles, le voici désormais en quête d’un bouquet en Open 1. « À ce niveau, j’ai fait toutes les places du top 10… sauf la première ! »
Recruté cette saison par le Moyon-Percy VC, il a été sélectionné pour participer aux deux premières manches de la Coupe de France N2, preuve de la confiance accordée par ses dirigeants.
« J’adore ce profil de coureurs, avec un bel investissement, une grosse rigueur liée à son passé au haut niveau. Il a tout pour devenir un bon coureur élite », approuve Pierrick Leclerc, son manager, séduit par ce « gros moteur » doté d’une impressionnante VMA (20 km/h).
« Déjà au foot, j’avais un gros volume de jeu », précise ce fan de Mathieu van der Poel, qui doit simplement « prendre confiance » en lui, « apprendre à mieux courir tactiquement » et faire sauter quelques verrous au niveau psychologique.
« J’ai encore du mal à frotter en peloton, j’ai peur des chutes », reconnaît ce diététicien, actuellement en reconversion en école de kiné. « Mais, j’ai envie d’apprendre. Je suis très sérieux, je ne bois pas d’alcool. Je veux me donner les moyens d’être un bon coureur. »
Il en a pris le bon chemin…
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