Home Nord Lille. Cette maison de maître vendue par l’État a été entièrement rénovée...

Lille. Cette maison de maître vendue par l’État a été entièrement rénovée et transformée en bureaux

4
0


Ils viennent redonner leur éclat d’antan à des biens immobiliers dont la beauté est seulement défraîchie, pas effacée. Benoît et Nicolas Ginet sont frères et associés, et ils ont fait de la rénovation de patrimoine remarquable leur spécialité. À Lille (Nord), ces deux Parisiens ont racheté en 2024 une maison de maître idéalement située rue de Thionville, à deux pas de l’église Sainte Marie-Madeleine, reconnaissable à sa coupole. Inoccupée depuis 5 ans, la bâtisse était la propriété de la Direction de l’immobilier de l’État. Grâce à un partenariat avec la société de vente aux enchères Agorastore (voir encadré), ce patrimoine public, parfois majestueux comme dans le cas de Benoît et Nicolas, est mis à la portée des particuliers. Visite de la maison lilloise, dont les 500 m² s’étirent sur cinq niveaux, cave comprise.

Cheminées massives, verrière… Tous les éléments décoratifs hérités du passé ont été conservés. ©Margot Nicodème

À Lille, la maison de maître autrefois occupée par l’armée de l’air transformée en bureaux

Avant de se tourner vers l’immobilier, Benoît Ginet a rencontré le succès avec son agence d’immatriculation automobile en ligne. « L’immobilier, ça me bottait bien. Alors on s’est lancé un, deux puis trois projets en banlieue parisienne », explique-t-il. Avec sa SCI qu’il baptise Barack, il ne s’intéresse qu’à des « biens jolis », avec un cachet indéniable.

L’idée d’étendre son patrimoine à la Capitale des Flandres germe doucement, mais sûrement.

« On adore l’architecture à Lille, c’est notre 2e ville préférée après Paris. On a acheté un petit immeuble rue Jeanne-d’Arc [à proximité du parc JB Lebas, ndlr] pour en faire des logements. »

L’opportunité d’acquérir la maison de la rue de Thionville se présente en 2023. Propriété de l’État, il veut s’en débarrasser car elle n’est plus utile à aucune mission de service public. Auparavant, ce sont les effectifs de l’armée de l’air qui l’occupaient. Les frères Ginet doutent, puis le bien est finalement acheté par quelqu’un d’autre… qui finira par se rétracter. La seconde fois, « on s’est positionné », se souvient Benoît. « On s’est dit qu’on allait en faire des bureaux. »

Et quels bureaux ! Les lieux conjuguent éléments décoratifs du passé et confort de l’ère moderne. Coût du bien : un million d’euros, auxquels il faut rajouter « quasiment la même chose pour les travaux », sourit l’entrepreneur. Et les aménagements sont de grande ampleur.

30 à 40 professionnels peuvent s’y installer, et pourquoi pas des avocats

« On a refait tous les éléments de seconde œuvre : le ravalement, les sols, les murs, l’électricité, le chauffage, les sanitaires, les fenêtres… On a remis l’immeuble dans l’état où il était à l’époque. »

Quand l’Etat se débarrasse des biens immobiliers qui ne lui sert plus, c’est tout bénef’

Le partenariat entre la société de vente aux enchères et la Direction de l’immobilier de l’Etat a été fructueuse, depuis sont lancement en février 2022. En chiffres : 

200 biens immobiliers ont été commercialisés, incluant maisons, immeubles, bureaux et terrains individuels.

17,7 millions d’euros de recettes perçues par l’État.

Une grande diversité d’acheteurs a pu acquérir des biens publics inutilisés : 50% de particuliers, 38% d’investisseurs et 12% de promoteurs immobiliers.

Bien entendu, le chantier est contraint par les exigences des architectes des bâtiments de France. En ce sens, les cheminées n’ont pas pu être altérées, ni les vitraux qui donnent sur la cour intérieure, entre autres. « Et de toute façon, on n’y aurait pas touché », précise le chef d’entreprise, conscient de tout le potentiel de l’endroit.

Voilà à quoi ressemblaient les lieux au moment de l'acquisition.
Voilà à quoi ressemblaient les lieux au moment de l’acquisition. ©Agorastore

Il tient à préciser qu’il a, pour ce chantier débuté en septembre 2024 et qui se termine tout juste, fait appel à des artisans locaux. Dès maintenant, ces bureaux sont proposés à la location et mis à disposition de trois agences immobilières.

Pour 10 000 € de loyer hors taxes, 30 à 40 professionnels peuvent s’y installer. « Avec le futur tribunal, on imagine bien des avocats, qui aiment souvent les endroits qui ont du cachet. » Et d’ici à ce qu’ils investissent le palais de justice qui se construit, ils sont quasiment à la même distance depuis l’actuel tribunal. On ne doute pas que la maison de maître réhabilitée trouvera preneurs.



Source link

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here