Les indices se multiplient. Trois semaines après son annonce choc en confirmant qu’il « réfléchit à une candidature à la mairie de Lyon », Jean-Michel Aulas s’organise en coulisse. Le tonitruant entrepreneur, dans le top des fortunes françaises et ancien patron de l’Olympique lyonnais, multiplie les rendez-vous en coulisses, commande des sondages et interroge son entourage.
« Il ira, c’est sûr, il sera candidat, ça fait des mois que je le dis à mes camarades ! », nous lance un maire de droite influent de la métropole de Lyon. L’élu a-t-il eu raison avant tout le monde ? À près ses propos lâchés dans Le Figaro mi-février et ses critiques acides contre la politique de travaux des écologistes Grégory Doucet et Bruno Bernard, l’ex-président de l’OL a activé la deuxième.
Il a attend les résultats de deux sondages
Selon nos informations, Jean-Michel Aulas a fait commander deux sondages d’intentions de vote pour mesurer son impact en cas de candidature. Au moins une enquête d’opinion a été achetée à l’institut Cluster 17 et réalisée fin février avec plusieurs listes concurrentes mesurées dont celle du maire sortant Grégory Doucet avec un scénario d’une gauche morcelée (une liste LFI, une autre PS), une liste portée par le LR Pierre Oliver, celle de Georges Képénékian, officiellement candidat et soutenu par Renaissance, une du RN…
L’un des seuls candidats officiellement déclaré, Georges Képénékian l’a vu récemment, et confirme qu’Aulas est en réflexion. « Il voit des gens, d’ailleurs il voit plus des gens de droite. Je ne sais pas s’il est de droite mais bon », confie-t-il à actu Lyon. L’ancien maire de Lyon ne lui a pas proposé de le rejoindre. « Il ne vient pas pour distribuer les citrons, certains lui ont proposé sans doute d’être adjoint au sport », sourit l’élu.
« S’il y va, ça sera maire ou rien »
« S’il y va, ça sera maire ou rien », dit-il. « On se connaît depuis longtemps, on s’est parlé de ce qu’il veut faire, il veut voir tout le monde, y compris à Paris, à la Métropole (…) Il est surtout en colère. Je pense qu’il est plus en réaction que la préparation d’un projet. S’il y va, il aura du mal à y aller sans étiquette ».
Son agenda est tout cas bien rempli en plus de ses fonctions à la Fédération française de football féminin. Il a déjà vu à plusieurs reprises Pierre Oliver, en piste pour être candidat LR à la mairie. L’ancien patron de l’OL a aussi discuté avec Thomas Rudigoz, qui sera le chef de file de Renaissance pour les municipales, le ministre lyonnais LR François-Noël Buffet, la conseillère municipale LR Béatrice de Montille…
« Il ne faut pas sous-estimer son entourage de potes, des grands patrons lyonnais qui le poussent pour sa candidature, ils veulent absolument dégager les écologistes », nous glisse un élu bien implanté. Des promoteurs, des commerçants, des chefs d’entreprise de nombreux domaines comme le tourisme, l’événementiel estiment qu’il pourrait être un bon candidat à la Ville, voire à la Métropole.
Jean-Michel Aulas bénéficie même d’un soutien public d’Emmanuel Imberton, ancien patron de la CCI de Lyon et à la tête d’une PME, qui se dit prêt à le rejoindre. Ce dernier avait laissé entendre en 2023 se préparer à se lancer lui-même face aux écologistes.
Sous surveillance de l’Élysée et lancement d’un collectif
« En tout cas, son entourage familial va peser dans la balance », nous confie un élu lyonnais qui a récemment échangé avec son fils Alexandre Aulas à la tête de la salle de concert LDLC Arena. Certains ne voudraient pas qu’il se lance dans l’aventure.
Selon nos confrères de Tribune de Lyon, l’Élysée surveille directement la possible candidature de Jean-Michel Aulas à la mairie de Lyon. Emmanuel Macron et le chef d’entreprise se connaissent. Un élu centriste qui a dernièrement vu le chef de l’État assure à actu Lyon : « Le président dit en tout cas qu’il faut le casting pour le bloc central en vue de 2026 à Lyon ». Et si c’était Jean-Michel Aulas ?
Un autre signe permet aussi d’ajouter un petit caillou sur le chemin d’une candidature : le lancement d’un collectif de soutien. Une initiative « spontanée » de jeunes lancée fin février. L’un des créateurs, Louis, jure à actu Lyon qu’Aulas ou son entourage ne sont pas à l’initiative. « Il n’y a pas encore de comité de campagne mis en place ». Mais une chose est sûre : ces dizaines de membres « sont prêts à faire campagne jour et nuit » pour le chef d’entreprise…
Contacté, Jean-Michel Aulas n’a pas donné suite à nos sollicitations depuis son interview dans laquelle il dit réfléchir à une candidature.
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