16 mars 2023, Monique Chelle était tuée chez elle, à Souvigné-sur-Sarthe, commune de la Sarthe à proximité de Sablé-sur-Sarthe. Deux ans plus tard, ses enfants, Anthony, Vanessa et Kévin refusent que sa mémoire ne s’efface.
Alors que le procès aux assises de son ex-compagnon, jugé pour assassinat, pourrait se tenir en fin d’année 2025 ou début 2026, ils veulent rendre hommage à leur mère. Dimanche 16 mars, en famille et avec des proches, ils laisseront s’envoler des lanternes parce qu’elle était « une femme lumineuse ».
Des vies qui basculent
Le 16 mars 2023, Monique Chelle a perdu la vie. Celle de ses enfants a basculé. Une famille a été brisée. « Ça fait deux ans que maman est partie et la douleur est toujours là », souffle Vanessa.
« Nos vies ne seront plus jamais les mêmes. »
Anthony acquiesce. « Intérieurement, on est anéanti. » Depuis deux ans, leurs vies « se sont arrêtées même si la vie continue ».
« Elle l’a quitté plusieurs fois avant de vraiment partir »
Une mort d’autant plus inacceptable que l’accusé « est quelqu’un que l’on a côtoyé, même si on ne connaissait pas son passé ».
Monique Chelle n’a vraiment vécu que quelques mois avec lui. « Il était boucher, elle l’avait rencontré dans une boucherie de Sablé. Elle l’a quitté plusieurs fois avant de vraiment partir. »
Emprisonné, en attente de son jugement, il a été condamné en avril dernier à 18 mois de prison ferme pour avoir mis le feu à son appartement de Sablé, au lendemain de la mort de son ex-compagne, et mis en péril les occupants du bâtiment.
Vers un procès pour « assassinat en récidive » en 2025
L’enquête concernant la mort de Monique Chelle est terminée. Son ex-compagnon est renvoyé devant les assises pour assassinat. La date de son procès n’est pas encore fixée, mais il devrait se dérouler fin 2025, début 2026.
Les enfants de Monique Chelle seront tous les trois, ensemble, sur le banc des parties civiles. Ils attendent « des réponses et que justice soit faite ».
« Elle s’occupait de tout le monde »
Ils veulent surtout que l’on parle de leur mère. Vanessa évoque son enfance.
« Elle a été orpheline à l’âge de 10 ans. Elle a été élevée par sa sœur qui est morte plus tard dans un accident de voiture. »
Cinq des dix frères et sœurs sont morts dans des circonstances brutales. À chaque fois, Monique Chelle était là pour soutenir ses neveux et nièces. « C’était la petite dernière, mais elle s’occupait de tout le monde. »
23 ans comme Atsem à Bouessay
Après avoir travaillé à l’usine Ménager à Sablé, la Mayennaise est devenue serveuse au restaurant routier de Bouessay. Vanessa se rappelle avoir vu sa mère travailler le soir pour passer, par correspondance, son CAP petite enfance. Elle l’a obtenue et est devenue Atsem à l’école de Bouessay. Un poste qu’elle occupera avec engagement et passion pour les enfants pendant 23 ans. « Elle aurait dû être en retraite en juillet 2023. »
« On ne devrait jamais en arriver là »
Anthony, Vanessa et Kevin ne veulent pas que l’on oublie.
Ils pensent aussi à toutes les femmes victimes de féminicides. « On ne devrait jamais en arriver là. »
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