Après la Libération, certaines personnes (parfois compromises avec l’occupant) dénoncèrent les « violences » de l’épuration. Qu’en fut-il dans notre département qui compta le plus grand nombre de résistants en France après Paris ?
A priori, tout aurait dû conduire à une épuration violente : la population, excédée par les pénuries et les réquisitions, était massivement hostile aux Allemands qui n’avaient fait que durcir la répression.
Pourtant, on ne compta dans toute la Bretagne « que » 581 exécutions sommaires, majoritairement dans le Morbihan et les Côtes-d’Armor. Il y eut certes de nombreuses violences non-homicides, surtout dans la période « insurrectionnelle » (juin-août 1944). Mais malgré cette relative agitation, la transition politique fut paisible, les autorités nommées par Vichy cédant la place sans lutter.
Épuration de faible violence
L’épuration fut globalement modérée. De 10 000 à 15 000 Breton (ne) s durent être touché (e) s et, sur 5 000 suspects en Finistère, moins de 600 jugements effectifs « seulement » furent prononcés.
Pour donner une idée de la faible violence de l’épuration, il suffit de savoir que l’homme qui avait dénoncé Paul Fonferrier en fut quitte pour être privé de carrière militaire, mais fut tout de même médaillé de la Résistance et fit une carrière honorable de sapeur-pompier…
Benoît Quinquis
Source : communication de Marc Bergère dans le cadre du colloque Les victimes de 1944 en Bretagne, prononcée le 25 octobre 2024.
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