Le départ de la première édition de la Backyard Toulouse a été donné vendredi 24 janvier, devant la salle du Lac de Castanet-Tolosan. Inspiré de la célèbre Barkley Marathon, cet événement a rassemblé 223 coureurs venus tester leurs limites.
Le concept de la Backyard est aussi simple qu’extrême : une boucle de 6,7 kilomètres à parcourir en moins de 60 minutes. Chaque heure, un nouveau départ est donné avec les coureurs ayant réussi à tenir ce délai lors du tour précédent. La compétition ne s’arrête quand il ne reste qu’un seul coureur à ne pas avoir été éliminé. Ce « survivant » est alors désigné vainqueur de la course.
Une épreuve humaine et sportive
Ce format met autant à l’épreuve la gestion mentale que les capacités physiques, exigeant des participants une rigueur absolue pour gérer repos, hydratation, et alimentation. Elle est considérée comme l’une des courses les plus difficiles au monde. « C’est un format complètement différent de ce qu’on connaît. Il faut courir lentement, trouver le bon équilibre et rester dans sa bulle pour tenir sur la durée », explique Kilian Pfaab, l’un des 223 coureurs présents sur la ligne de départ, qui s’est classé à la 22e place de la Backyard Toulouse.
Pour Kilian, qui habite dans le secteur, cette première expérience sur ce type de course a été un véritable défi. Habitué à courir quatre fois par semaine, il n’avait pas préparé spécifiquement ce format. « Je m’étais fixé 24 heures comme objectif, mais après 10 heures de course, j’ai dû revoir mes ambitions. Finalement, j’ai tenu 21 tours, soit 140 kilomètres. Je suis très fier de moi pour une première. »
Cette performance, il la doit en grande partie au soutien de son entourage et de son ami présent pour l’aider à se nourrir, remplir sa gourde et garder le moral avant chaque nouvelle boucle. L’ambiance et le partage sont également au rendez-vous. « Dans cette course, c’est important de s’entraider entre coureurs et de ne pas rester seul avec ses pensées négatives », analyse Kilian.
L’école de la patience
Si le format de la Backyard Toulouse est une épreuve physique, elle est aussi une leçon de gestion mentale : « Dans la vie, je suis impatient. Cette course m’a appris qu’il faut gravir les échelons étape par étape, boucle après boucle, sans se presser. C’est l’école de la patience ici », explique Kilian.
Une épreuve qui lui a également permis d’aller puiser au fond de ses ressources pour continuer la course même lorsqu’il n’y croyait plus.
Des figures emblématiques de l’ultra-trail
L’événement a attiré des figures de l’ultra-trail telles qu’Aurélien Sanchez ou Christophe Nonorgue. Et Lazarus Lake, le créateur de la Barkley Marathon, avait même fait le déplacement des États-Unis pour lancer la course, ajoutant un cachet particulier à cette première édition de la Backyard Toulouse. « C’était un honneur d’avoir Lazarus Lake présent pour la course », ajoute Kilian Pfaab.
C’est finalement Ronan Pierre, un ami de Kilian, qui a été le dernier « survivant » de cette course à l’issue de 38 heures de course et un peu plus de 250 kilomètres parcourus.
Anaëlle Petit
jnews
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