Ce lundi 24 mars 2025 et jusqu’à vendredi, s’ouvre le procès de cinq officiers du Sdis de l’Hérault, au tribunal correctionnel de Béziers, plus de huit ans après le décès de Jérémy Beier, dans la colline en feu sur les hauteurs de la RD 13, la route de Roquessels, dans la commune de Gabian. Un terrible drame qui coeur de l’été 2016 qui a emporté ce sapeur-pompier professionnel de 24 ans au grade de caporal, mort au feu.
Dans une ordonnance de quelque 140 pages, le dernier des cinq juges d’instruction qui se sont succédé a renvoyé cinq officiers mis en examen pour homicide involontaire et a rendu un non-lieu pour le Sdis 34 qui était poursuivi comme personne morale. Ej clair, on ne peut plus rien reprocher à la direction du Service départemental: d’incendie et de secours de l’Hérault une faute, même si parmi les cinq prévenus figure le directeur de l’époque, aujourd’hui retraité.
Une ordonnance qui sert d’accusation pour le procureur de la République de Béziers pour ce procès qui a été fixé jusqu’à vendredi soir et qui pourrait avoir des prolongations, si les débats lors de ces longues audiences sur cinq jours ne sont pas terminées. Car c’est un procès très technique, notamment basé sur de nombreuses expertises et contre-expertises qui va se dérouler, en présence des parties civiles. C’est le ballet d’experts qui a contribué à la durée de cette information judiciaire, via l’enquête des gendarmes de la section de recherches de Montpellier.
Dans l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel de 140 pages. tout est minutieusement détaillé. Elle va servir aux trois juges et au procureur pour organiser ces cinq jours d’audiences et suivre un fil conducteur, jusqu’aux réquisitions et au jugement, qui sera mis en délibéré. Avec les plaidoiries des avocats des parties civiles et de la défense.
Un camion encerclé et piégé
C’était le mercredi 10 août 2016 après-midi : un incendie parti d’un fossé bordant la RD 13 s’est rapidement propagé à un massif boisé, attisé par une violente tramontane. 300 pompiers et six bombardiers d’eau étaient engagés, mais au total, 200 hectares de chênes et de garrigue ont brûlé, avec ce drame : un camion-citerne avec quatre « soldats du feu » dépêchés en renfort de Vailhauquès, le site du Sdis 34, était encerclé. Un piège qui entraînera des très graves brûlures à trois d’entre-eux, dont Jérémy Beier qui décèdera au CHU de Montpellier, le 21 septembre 2016. Une stèle où est planté un olivier est fleurie chaque été dans cette colline.
Enquête interne
Parallèlement aux investigations judiciaires, le Sdis 34 déclenche une enquête interne en janvier 2017, tandis que les trois rescapés et la famille de Jérémy Beier accusent : il y a eu des dysfonctionnement et le matériel était dangereux, dont l’entretien du camion-citerne.
En juin 2024, le tribunal administratif de Montpellier qui a examiné trois recours contentieux déposés contre le Sdis 34 par les pompiers blessés et la famille de Jérémy Beier l’a condamné à verser 877 358 euros de dommages-intérêts. Ils attendent désormais le procès au pénal et espèrent que « justice sera rendue ».
Vendredi 21 mars, dans un communiqué laconique, le Sdis 34 a indiqué “ne faire aucun commentaire, ni aucune communication, laissant la justice suivre son cours pendant toute la durée du procès et jusqu’au jugement », rappelant que “durant toutes ces années, il s’est mis à disposition et a répondu aux différentes demandes de la justice dans le cadre de l’enquête”. Un procès douloureux s’ouvre ce lundi à Béziers.
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