C’est à la gare de Saint-Lô (Manche), le vendredi 21 février 2025, à 7 h 30, que la préfecture de la Manche a présenté le PADRSQ, Plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien, démonstration à l’appui.
Trois axes
Le contenu des sacs de quelques voyageurs a été vérifié avec la brigade cynophile de la police nationale de la Manche, puis des contrôles routiers ont été effectués aux abords de la gare.
Ce PADRSQ répond à une politique de renforcement de la sécurité voulue par le ministère de l’Intérieur. Il est organisé en fonction des priorités identifiées dans le département, « afin d’améliorer concrètement la protection des habitants et de mieux lutter contre la délinquance », décrit la préfecture.
Ce plan, qui fera l’objet d’une mise à jour en fonction des évolutions sur le terrain au bout de six mois, vise « à répondre à trois situations dans la Manche », développé vendredi matin par le préfet. Xavier Brunetière évoque tout d’abord « une confiance élevée dans les forces de sécurité du département ».
Seuls 6 % des habitants du département se considèrent en insécurité, ce qui nous place parmi les départements aux taux de confiance les plus élevés de l’Hexagone.
Un sentiment d’insécurité marginal, mais qui participe à inciter à l’effort pour « renforcer la présence et la proximité des forces de l’ordre sur la voie publique et au contact des citoyens ».
Une mobilisation collective
Second axe prioritaire : répondre à l’augmentation des cambriolages, en particulier des logements (+11,6% en 2024). « Ça veut dire être plus présents mais aussi plus coordonnés entre police et gendarmerie, et en liaison étroite avec la police municipale et les élus, qui ont besoin d’être informés de ce qui se passe pour pouvoir communiquer, passer des alertes, engager des programmes d’investissement, par exemple dans la vidéoprotection », développe le représentant de l’État avant d’aborder le troisième axe prioritaire, l’intensification de la lutte contre le trafic et la consommation de stupéfiants.
L’usage des drogues ne cesse de se diffuser et s’est banalisé jusqu’à faire l’objet d’une vente « ubérisée » et de promotions commerciales… Un marché lucratif, pourtant dévastateur, face auquel lutter devient de plus en plus compliqué. « Il faut bien sûr continuer à être extrêmement offensif », déclare le préfet, « à être extrêmement présent dans la lutte contre la consommation et le trafic de stupéfiants, à tous les niveaux. C’est bien sûr des contrôles physiques et routiers. Il y a de plus en plus de personnes interceptées au volant ayant consommé des stupéfiants. Une fois ces contrôles réalisés, il y a aussi une recherche en amont des sources. Je souligne le travail étroit et de concertation avec les autorités judiciaires de Coutances et de Cherbourg. »
« Visibilité, efficacité, unité »
Ce nouveau plan, c’est avant tout des liens resserrés et des échanges repensés pour mieux mobiliser tous les intervenants (forces de l’ordre, élus…), des temps organisés pour être proches des citoyens, pour faire de la prévention, conseiller et inciter à la précaution (cafés police, patrouilles pédestres, interventions en milieu scolaire…), des actions mieux ciblées, des interventions priorisées selon les besoins identifiés, pour gagner en efficacité.
Un gain en efficacité souligné par Emmanuelle Lejeune, la maire de Saint-Lô. Et une organisation collectivement repensée. « Si on ne se remet pas en question, on n’évolue pas », pose le colonel Sébastien Lesage, commandant du groupement de gendarmerie de la Manche.
L’idée est bien de constituer un diagnostic au plus près des intérêts et des attentes de la population. Avec trois modes d’action principaux : plus de visibilité, rassurante et potentiellement dissuasive ; plus d’efficacité, pour être là où il faut et quand il le faut ; plus d’unité, avec une synergie complète entre l’ensemble des services : autorités préfectorales, autorités judiciaires, collectivités territoriales et services de l’État.
Tout en faisant avec les mêmes moyens, « mais mieux adaptés ».
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