Le Manchois Guillaume Hédouin pourrait bientôt se retrouver sous les feux des projecteurs médiatiques. Le conseiller régional de Normandie, qui vit à Périers et fête ses 49 ans ce mardi 18 mars 2025, est en lice pour devenir porte-parole national des Écologistes.
Le congrès
Il se réunit tous les trois ans pour déterminer l’orientation politique du parti et élire les personnes chargées de la mettre en œuvre. « La grande convention » aura lieu à Pantin les 26 et 27 avril 2025, les résultats des votes étant connus le samedi après-midi. Les statuts encadrant l’organisation du congrès des Écologistes ont été profondément révisés en 2024 : pour la première fois, toutes les décisions seront soumises au vote – électronique, à partir du 6 avril – de l’ensemble des 16 000 adhérents.
Le renouvellement
Le secrétariat exécutif des Écologistes est donc amené à être renouvelé. Ce sont six personnes élues non pas par scrutin de liste à la proportionnelle, mais sur leur propre nom (scrutin majoritaire uninominal). Avec plusieurs candidats en concurrence sur chaque poste : secrétaire national, deux adjoints, trésorier et deux porte-parole. « Cinq des six sortants se représentent pour poursuivre le travail de cette équipe menée par Marine Tondelier, notre secrétaire nationale. Ce n’est pas le cas de Sophie Bussière, donc il faut la remplacer au poste de porte-parole national », résume Guillaume Hédouin.
La volonté collective était de choisir un profil qui travaille sur les questions liées à la ruralité. Je me suis donc proposé en décembre 2024, et le comité m’a désigné comme son candidat début février 2025.
Les candidatures
À l’image de la présidentielle, les candidats doivent recueillir un certain nombre de signatures en soutien de la part des militants. « Il en faut au minimum 329 et j’en suis à 401, se réjouit Guillaume Hédouin. Aminata Niakaté, actuelle porte-parole, avocate parisienne issue des quartiers populaires, en compte 420. Nous espérons former un beau duo ville-campagne, nous sommes complémentaires et j’espère que le projet de notre équipe sera choisi. Les trois autres candidats sont Axel Dumont (283 signatures pour le moment), Clovis Daguerre (341) et Théo Garcia-Badin (197). Il reste également une incertitude concernant la candidature du maire de Grenoble, Éric Piolle. »
Marine Tondelier
« On se connaît depuis au moins dix ans, elle était très impliquée dans l’organisation des Journées d’été des écologistes, chaque année en août, notre première rencontre a eu lieu à cette occasion, se souvient le conseiller régional. Je suis dans la même sensibilité qu’elle, notamment sur l’union de l’ensemble des partis de gauche. Malgré les divergences qu’il y a parfois, on préfère la solidarité entre partis… tant que les convergences restent majoritaires. »
Selon l’ancien candidat aux législatives à Saint-Lô, « Marine Tondelier est très à l’écoute de ce qu’il se passe au sein du parti, et qui sait faire confiance à de nouvelles têtes. » La médiatique secrétaire nationale est favorite face aux motions concurrentes, notamment celle portée par Karima Delli, sans oublier les candidatures d’Harmonie Lecerf Meunier et de Florentin Letissier. Y aura-t-il d’autres surprises ?
La ruralité
« J’étais heureux d’être désigné candidat, c’est l’aboutissement de mon travail sur la ruralité depuis 2020, de tout notre travail collectif réalisé avec la députée de la Drôme Marie Pochon et 400 militants au niveau national », confie Guillaume Hédouin, ancien élève dans un lycée agricole du Calvados, et qui travaille depuis 2001 pour le Parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin.
L’habitant de Périers, commune d’environ 2 300 habitants, se sent donc pleinement légitime. « Je veux représenter cette approche de l’écologie rurale : accès aux services publics, aux transports, emploi, agriculture, qualité de vie, qualité environnementale… Si je suis élu, mon rôle sera de porter la parole du mouvement, mais aussi d’être en discussion constante avec l’ensemble des Écologistes, entre autres via les commissions thématiques, sur les différentes problématiques. Avec Aminata, on sait très bien que l’on ne portera pas les mêmes dossiers, il faut les incarner. »
Dans les campagnes, il y a de nombreux enjeux et les Écologistes ne veulent « pas laisser le champ libre au Rassemblement national. Nous allons tout faire pour que les forces de gauche progressent. Cette vie-là est éreintante mais exaltante, il y a toujours des objectifs à poursuivre. Il faut avoir de l’endurance et le crin un peu dur car on prend des coups. » S’il est élu le 26 avril, Guillaume Hédouin se prépare à en recevoir encore bien davantage.
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