Au terme d’un long débat, jeudi 20 mars 2025 au tribunal de Lisieux (Calvados), il ne sera pas possible de savoir avec certitude qui, du motard ou du cycliste, empiétait sur la voie opposée… Si ce n’est les deux.
Un accident de la route imputant une moto de 1 200 cc et un vélo s’est produit le 16 septembre 2024 à Beaumont-en-Auge (Calvados), peu avant la pancarte d’entrée du village, limitant de fait la vitesse à 50 km/h.
Pas d’autres solution ?
C’est à la sortie d’une courbe que la moto a déséquilibré le cycliste arrivant face à elle en le croisant par sa gauche. Le quinquagénaire assure que le cycliste se trouvait au milieu de la chaussée, ne lui laissant pas d’autre solution que d’emprunter la voie à contresens.
Lors de son audition, il avait reconnu s’être lui-même un peu décalé. Ce qui, selon lui, est normal quand on sort d’un virage à moto.
Vitesse en cause ?
Bien que le choc n’ait pas été d’une violence extrême – comme en atteste le peu de dégâts sur le vélo -, le cycliste qui s’est retrouvé au sol à l’endroit de l’impact a été sérieusement blessé. Il se verra prescrire une ITT de 100 jours. En l’absence de témoin, les magistrats et les avocats ont reconnu ne disposer que de la parole de l’un contre la parole de l’autre.
Toutefois, la vitesse de 90 km/h, telle que l’a estimée le quinquagénaire – alors qu’il aurait dû être en décélération à l’approche du village – n’aura pas plaidé en sa faveur. « Dans un procès opposant un méchant motard à un gentil cycliste, c’est toujours la faute du véhicule terrestre à moteur », persiflera l’avocate de la défense.
Le prévenu a été reconnu coupable et condamné à 6 mois de prison avec sursis. Son permis est suspendu pendant 2 mois. Il devra verser 800 € au cycliste pour ses frais d’avocat. L’affaire est renvoyée sur intérêt civil.
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