« La nuit a été courte tant les scènes d’hier ont été totalement lunaires ». Au petit matin, ce vendredi 14 mars 2025, cet élu de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) est encore sous le choc. La veille, lors du conseil municipal, le maire, Pierre-Christophe Baguet (LR), et plusieurs de ses collaborateurs ont « pris à partie de manière violente des journalistes de France 2 », raconte l’élu pour actu Paris. Une altercation survenue après la présentation d’un vœu porté par le groupe écologiste concernant la sécurisation d’une station Vélib’, trois ans après la tragique mort du jeune Adam, percuté par un camion le 27 septembre 2021.
Un vœu du groupe écologiste
« Depuis ce drame, rien n’a changé dans l’aménagement de cette rue. Attendons-nous qu’un nouveau drame se produise ? », a lancé Pauline Rapilly-Ferniot, élue EELV d’opposition, en introduisant le vœu de son groupe. Ce dernier, consulté par actu Paris, proposait des solutions pour sécuriser l’axe de la rue Corbusier, directement inspiré de la démarche du père d’Adam, qui avait alerté les élus avant la séance. « Je voulais être sa porte voix et lui rendre service », nous confie-t-elle. À la fin de la lecture, l’élue demande à ce que ce dernier puisse prendre la parole, soulignant qu’il n’a jamais reçu de réponse à ses sollicitations. Mais le maire, visiblement agacé, rappelle qu’une personne extérieure ne peut pas s’exprimer lors du conseil municipal, déclenchant un début de tension.
Des journalistes de France 2 étaient présents pour couvrir la séance et suivre le père d’Adam. « Le maire s’est adressé aux journalistes sur un ton énervé, avant que son adjoint ne lise la réponse au vœu », raconte l’élu, qui qualifie la réponse de lunaire », l’adjoint indiquant « que ce n’était pas de la responsabilité de la ville, rapporte l’élu, un père ne peut pas entendre ce qui a été dit ».
Des journalistes pris à partie
La situation s’est rapidement dégradée lorsque, sous pression, le maire met le vœu aux voix. C’est alors que le père d’Adam, en proie à l’émotion, se lève et s’écrie : « C’est scandaleux, personne ne m’écoute ! ». « Le maire est sorti de ses gonds et lui a répondu de manière virulente, retrace l’élu, et le maire suspend la séance avant de se précipiter vers la salle du public. Des agents municipaux interviennent alors pour tenter de faire sortir le père, « qui est violemment malmené », selon l’élu. Bien qu’aucun coup direct ne soit porté, la situation est décrite comme « violente » par ce dernier.
Mais la tension ne s’arrête pas là. Au même moment, les deux journalistes présents dans la salle sont aussi pris à partie. Dans des vidéos consultées par actu Paris, on voit un des journalistes être empêché de filmer la scène. « Ils ont été agressés par des proches collaborateurs du maire », assure l’élu. L’un des journalistes aurait été projeté au sol, sa carte de presse et son téléphone lui ayant été arrachés, tandis que des tentatives étaient faites pour supprimer les vidéos des journalistes.
Selon nos informations, après cet incident, le maire n’est jamais revenu à la mairie, et la séance a été clôturée après l’intervention des forces de l’ordre. Pauline Rapilly-Ferniot glisse être « sortie en pleurant » après le conseil municipal. De son côté, la ville a publié un tweet sur la plateforme X reconnaissant que « le maire s’est emporté, entraînant un désordre général », précisant qu’il se mettait temporairement « en retrait de ses fonctions ». Contacté, l’édile n’a pour le moment pas encore répondu à nos sollicitations.
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