Des bijoux, un coffre-fort, des documents d’identité volatilisés… Voilà ce qu’a constaté un homme de 83 ans en rentrant chez lui, à Aigremont (Yvelines), le 15 octobre 2024. Une dizaine de jours plus tôt, le 4 octobre 2024 précisément, il avait été victime d’un cambriolage.
Le jeudi 20 mars 2025, un jeune homme de 18 ans, originaire de l’Essonne, a comparu au tribunal judiciaire de Versailles, suspecté d’avoir participé à ce vol par effraction. Ses complices n’ont pas été identifiés pour le moment.
« Je reconnais les faits. On était trois et on a fait ça sur un coup de tête. J’ai un regret énorme par rapport à ça. »
Il avait loué une voiture sans avoir le permis
Pourquoi le trio a-t-il choisi cette maison, dans un coin sans histoire des Yvelines ? Le mis en cause n’a pas été en mesure de le justifier.
« Je ne vais pas vous mentir, il n’y a pas grand-chose à voir à Aigremont, bafouille le jeune adulte. On a sûrement dû chercher un peu même si de base, ce n’était pas commandité. »
Les forces de l’ordre ont pu remonter jusqu’à lui grâce au maillot de la Juventus de Turin qu’il portait ce jour-là et aussi au bornage de son téléphone dans la commune, le 4 octobre 2024. C’est aussi lui qui avait loué la voiture utilisée pour se rendre dans les Yvelines, soi-disant pour l’anniversaire d’un ami, alors qu’il n’a pas le permis. Pour arriver à ses fins, il avait loué le véhicule en utilisant le nom de son frère.
Le butin revendu chez un receleur à Paris
Qu’a-t-il fait du butin ? Il l’a revendu pour 600 € dans le 18e arrondissement de Paris, près de Barbès, chez un receleur.
« Pour 600 €, ce sont les souvenirs d’une vie qui ont disparu, constate le président du tribunal. Si c’était votre mère qui ne retrouvait jamais ses bijoux, qu’en penseriez-vous. Et pensez-vous que votre place est à Bois-d’Arcy pour plusieurs années ? »
Le procureur de la République enfonce le clou : « Il y a des personnes âgées qui ne se remettent jamais d’un cambriolage, qui finissent en Ehpad ou décèdent dans les six mois. Dans cette histoire, j’ai un sentiment de gâchis car vous possédez les codes sociaux et une certaine intelligence. Mais elle est mal utilisée. »
« C’est honteux, concède le prévenu. Même pour un milliard d’euros, les souvenirs ne reviennent pas. Je veux m’excuser auprès de la victime et montrer que je suis capable de faire de bonnes choses. »
Déjà condamné à quatre reprises
Le passé du mis en cause ne plaide pas en sa faveur. À 18 ans, il a déjà été condamné à quatre reprises, dont trois fois par le tribunal des enfants pour des faits de vol.
La justice a toutefois apprécié ses regrets, son discours et sa volonté de rebondir puisqu’il va démarrer une nouvelle formation en avril 2025. Il a finalement décidé de condamner le jeune majeur à 12 mois d’emprisonnement, dont 6 mois de sursis probatoire durant deux ans, sans mandat de dépôt. La révocation d’une précédente peine de cinq mois de sursis simple a également été prononcée, tout comme l’interdiction de paraître dans les Yvelines durant trois ans.
« Vous avez donc 11 mois ferme à aménager avec le juge d’application des peines, a résumé le président du tribunal. Même si vous sortez libre, c’est une peine assez sévère. Vous avez 18 ans et les codes pour réussir. C’est un tournant pour vous. Si vous recommencez, votre peine ne sera plus aménageable. »
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