Le meurtre reconnu par la cour d’assises des Hauts-de-Seine. Jeudi 3 avril 2025, Abdel-Ghani B., jugé depuis lundi, a été condamné à 17 ans de réclusion criminelle. Il était jugé pour avoir abattu en pleine rue un homme à Nanterre. Le mobile : une violente rivalité entre la famille de l’accusé et celle de la victime.
À l’encontre de l’accusé de 44 ans, la cour a également prononcé une peine d’inéligibilité de dix ans, ainsi que l’interdiction pour lui de porter une arme pendant 15 ans et celle de paraître à Nanterre pendant dix ans. Son nom est en outre désormais inscrit au fichier français des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). L’accusation avait requis mercredi 22 ans de réclusion contre lui.
Un témoin de la scène condamné
Les faits qui lui étaient reprochés remontent au 22 juillet 2022. Ce jour-là, vers 11h, Anouar E. entrait dans une épicerie dans le nord de Nanterre, blessé par balle. Il décédait moins d’une heure plus tard. L’accusé, Abdel-Ghani B., était lui interpellé en septembre 2022, en compagnie de deux témoins présents lors des faits, dont l’un d’entre eux comparaissait à ses côtés pour l’avoir accueilli chez lui alors qu’il était recherché.
À l’encontre de ce dernier, qui était jugé libre pour soustraction d’un criminel à l’arrestation ou aux recherches en récidive, la cour est allée au-delà des réquisitions du parquet. Il a été condamné à deux ans de prison avec mandat de dépôt. Il a également été condamné à l’interdiction de paraître à Nanterre pour une durée de cinq ans.
L’accusé a maintenu avoir agi par peur
« La cour d’assises a confirmé que le 22 juillet 2022, Anouar a bien été victime d’un meurtre et c’est bien cela l’essentiel », a déclaré à l’AFP l’avocat des parties civiles, Me Fabien Arakelian. Jeudi, depuis le box des accusés, Abdel-Ghani B avait reconnu les faits, assurant avoir commis « un crime impardonnable » mais réfutant toutefois l’intention de tuer. « Je voulais l’intimider, pour ne pas qu’il revienne », avait-il insisté.
Lors de son interrogatoire, Abdel-Ghani B. avait assuré que la victime, le jour des faits, avait « commencé à l’insulter et à le menacer ». Il aurait ensuite tenté d’« ouvrir la portière de son véhicule tout en faisant un geste pour prendre quelque chose ». Croyant que la victime allait se saisir d’une arme, Abdel-Ghani B. lui tirait dessus, avant qu’elle ne prenne la fuite par la porte côté passager.
L’accusé avait assuré qu’à l’époque il vivait « dans la peur » en raison de multiples menaces proférées à son encontre par Anouar E. Selon les éléments de l’enquête, ce crime s’inscrit au sein d’un « conflit opposant (les familles B. et E.) depuis de longues années, dans un contexte particulièrement houleux de violences réciproques et de menaces de représailles », selon l’ordonnance de mise en accusation consultée par l’AFP.
Avec AFP
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