« La tâche sera lourde, je suis prête. Je vais assurer la stabilité et la continuité de l’Agglomération. Sachons garder la dynamique que nous avons eue depuis 2020 et poursuivre les grands projets. » Le ton est solennel, le moment est important dans un parcours d’élue.
Christèle Castelein, maire de Saint-Cyr-Bocage (Manche), conseillère de la majorité départementale, est devenue ce jeudi 13 mars 2025 la présidente de l’Agglomération du Cotentin. Un siège qu’elle occupera jusqu’aux élections municipales l’année prochaine.
Le suspense aura été de courte durée. La réunion extraordinaire visant à renouveler l’ensemble du bureau communautaire, conséquence de la démission de David Margueritte en raison de son entrée au Sénat, avait commencé une demi-heure plus tôt au lieu habituel, à Valognes.
Deux candidats
Pas de surprise de dernière minute. En réponse à la question : « Qui est candidat ? », posée par Henri Mignot, le maire de Hautteville-Bocage chargé de gouverner le début de séance en tant que doyen, deux mains se sont levées. Celles de Christèle Castelein, donc, et de Jacques Coquelin, le maire de Valognes. Tous deux avaient été les seuls à annoncer leur candidature officielle quelques jours auparavant.
Avant le vote, électronique et à bulletin secret, chacun y est allé de son plaidoyer pro domo. « Si je suis candidate, c’est parce que nombre d’entre vous me l’ont demandé. J’entends mener une transition sereine, dans la fidélité du travail collectif engagé depuis le début du mandat », a expliqué la première.
Certains ont véhiculé une vision réductrice de mes propos, répétant à l’envi que je voulais opposer le rural et l’urbain. C’est faux ! Je m’engage à respecter les équilibres politiques, financiers, territoriaux, et je m’inscrirai dans l’action conduite par David Margueritte.
Tout en rappelant « ne jamais avoir regretté d’avoir été de ceux qui ont construit l’Agglomération du Cotentin, et ce malgré la réticence légitime de beaucoup de maires qui craignaient d’être écrasés par les pôles urbains à l’origine », Jacques Coquelin s’est à son tour déclaré « en homme libre, et qui n’aura en 2026 aucune ambition personnelle pour convoiter la présidence de l’Agglomération […], prêt à maintenir cette logique de rassemblement impulsée par Jean-Louis Valentin et ensuite par David Margueritte ».
Deux discours, au fond pas si différents. Chacun évoquant aussi les projets à poursuivre et les belles perspectives pour un Cotentin en plein boum économique.
Un score serré
Le score a d’ailleurs été serré. Christèle Castelein l’a en effet emporté avec un total de 93 voix, contre 88 pour Jacques Coquelin. Le poids des communes rurales a pesé sans aucun doute dans la balance. Les personnalités ont également dû jouer.
La pilule est quand même amère pour le maire de Valognes qui, dans son allocution liminaire, s’était dit avoir été blessé « à la lecture de certaines missives écrites par une plume au vitriol ».
Cette séquence, pas si sereine que ça dans l’histoire de l’Agglomération du Cotentin, laissera-t-elle des traces durables ? La suite de la réunion a montré que le feu pouvait (encore) facilement être mis aux poudres.
Charge à la nouvelle présidente et à son exécutif de veiller à la bonne marche d’une collectivité qui a quelques atouts à faire valoir, ne serait-ce que parce qu’elle est l’une des plus riches de France. Avec son élection, Christèle Castelein, même si ce n’est que pour un an, entre par ailleurs dans le cercle encore très fermé des femmes présidentes d’intercommunalités : elles sont seulement 11 %.
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