Ce sont finalement « deux sites », les centres pénitentiaires de Vendin-le-Vieil, dès le 31 juillet, puis celui de Condé-sur-Sarthe (Orne), le 15 octobre, qui sont retenus comme sites pilotes pour accueillir les cent plus gros narcotrafiquants détenus en France.
Ces dernières semaines, le Garde des Sceaux s’est lancé dans la visite de quatre sites pour retenir la prison qui sera élue pour son projet : Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), la maison centrale de Saint-Maur (Indre), le centre pénitentiaire d’Alençon-Condé-sur-Sarthe (Orne) et la maison centrale d’Arles (Bouches-du-Rhône).
Il vient de rendre officiellement sa décision ce jeudi 6 mars dans le JT de France 2.
Condé cochait toutes les cases
L’arrivée de Mohamed Amra au centre pénitentiaire de Condé, dans la nuit du 25 au 26 février, avait laissé entrevoir comme un premier signe du choix de Gérald Darmanin, chez certains acteurs du territoire.
L’ennemi public n° 1 s’était échappé du fourgon pénitentiaire qui le transportait après une attaque sanglante du véhicule au péage d’Incarville, dans l’Eure, le 14 mai 2024. Arnaud Garcia et Fabrice Moello ont trouvé la mort lors de cette attaque. Trois autres agents pénitentiaires ont été blessés.
À l’issue de sa visite du site sécuritaire de l’Orne, lundi 17 février, le Garde des Sceaux avait confié que la prison d’Alençon-Condé « présente beaucoup d’atouts » pour son projet « d’isoler totalement les narcotrafiquants de l’extérieur pour qu’ils ne commandent pas de point de deal ou d’assassinat, ni ne corrompent ou menacent les agents ».
Cet établissement « extrêmement remarquable, avec un fort domaine de sécurité » cochait donc beaucoup de cases pour la prison des 100.
Le centre pénitentiaire possède aussi un quartier de prise en charge de la radicalisation (QPR), « qu’il faudra sans doute maintenir indépendamment des narcotrafiquants », a complété le Garde des Sceaux. « La prison dispose d’un fonctionnement qui nous permettrait, comme en Italie, de pouvoir isoler les personnes. »
Isoler entre 600 et 700 narcotrafiquants
Les sites retenus, en l’occurrence Vendin-le-Vieil en juillet puis Condé-sur-Sarthe le 15 octobre, bénéficieront de moyens supplémentaires en agents pénitentiaires et en magistrats, a annoncé le Garde des Sceaux lors de son déplacement dans l’Orne.
Une enveloppe d’investissement d’environ 4 M€ sera aussi débloquée pour la rénover et l’aménager.
Selon Gérald Darmanin, et d’après les chiffres du ministère, entre 600 et 700 narcotrafiquants doivent être « mis à l’isolement » car ils « présentent une dangerosité pour l’extérieur ».
Dès lors, « il faudra d’autres prisons » de ce type. « Même si elle n’était pas mon premier choix, on peut penser que, quoi qu’il arrive, Condé s’inscrira à l’avenir dans ces futures prisons », avait conclu le garde des Sceaux avant de quitter l’Orne. Elle le sera dès le 15 octobre.
Une ouverture envisagée le 31 juillet
L’ouverture du site pilote de Vendin-le-Vieil se fera au maximum le 31 juillet 2025.
« Un mois, un mois et demi de travaux, notamment de travaux technologiques pour ne pas qu’on communique vers l’extérieur, d’y revoir les services informatiques, et l’intégralité du site », a-t-il déclaré.
Un modèle inspiré de la lutte anti-mafia en Italie
Cette période devra être utilisée pour « former les agents, faire les recrutements qu’il faut », renforcer les hôpitaux, « la police et la gendarmerie », mais aussi « le tribunal et la cour d’appel » de la zone concernée.
« Puis, l’arrivée des prisonniers » est prévue « entre mai et juin, pour que le 31 juillet, de façon définitive […] les 100 premiers narcotrafiquants » soient accueillis.
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