Alors que les températures s’affichent encore très basses ce mardi 21 janvier 2025, un autre froid semble s’être installé entre les citoyens et leurs politiciens depuis 2024. Malgré ce temps glacial, quelques habitués font leurs emplettes sur l’un des quatre marchés de Saint-Malo, à Saint-Servan. L’occasion pour nous de recueillir leurs ressentis sur la politique française en ce début d’année 2025.
« Je m’en fiche »
Une commerçante de 60 ans lance spontanément : « Je m’en fiche, ce sont des pourritures ! » par-dessus son stand de produits laitiers : « Je ne regarde même plus la télé ». Un avis tranché qui semble annoncer la couleur quant à l’intérêt porté par les Malouins à leurs politiciens.
Une incompréhension générale
Comment expliquer une telle aversion envers ceux censés nous représenter ? C’est justement ce que déplore Laurent, un commerçant : « Ils font sûrement ce qu’ils peuvent mais on n’y comprend rien, on ne s’y retrouve pas. » Il touche là un point crucial, l’impression de ne pas être réellement représenté, et sur le marché ce sentiment est très partagé.
« Nous ne leur ressemblons pas »
Alors que le commerçant de 60 ans s’exprime avec clémence, d’autres Malouins, lassés, ont des idées bien plus fermes. « S’ils arrêtaient de vivre avec des avantages excessifs ou d’aller en jet privé à des conseils municipaux, peut-être qu’ils seraient moins déconnectés de notre réalité », gronde Jean-Michel, boulanger de 52 ans.
Des politiciens jugés égoïstes
Un passant, livre en main, nous interpelle : « C’est très regrettable, ils ne s’occupent pas de nous mais d’eux-mêmes, ils veulent juste reconduire leur mandat. »
Tout aussi révoltée, Caroline, commerçante de 41 ans, se dit « blasée et même choquée » de l’état actuel de la politique. « Ils ne se respectent même pas ! Ils nous représentent mais ne montrent pas l’exemple à suivre pour autant », fustige-t-elle. Leur déception commune révèle le sentiment général qui domine sur le marché. Les politiciens sont trop éloignés de la réalité. Tant dans leur façon de vivre que celle de gouverner, entraînant un sentiment de colère qui prend de plus en plus de place dans les esprits.
Face à tous ces mécontentements, une question taraude : les Malouins ont-ils encore de l’espoir pour l’avenir ?
Contrairement aux ressentis sur la politique actuelle, ici la réponse est plus ambivalente. Caroline y croit encore mais cela n’arrivera pas avant 2027, « vivement le changement de président », s’exclame-t-elle.
D’autres ont perdu cet espoir, marquant un air de défaite.
« J’ai compris qu’on était seul »
À l’image d’une cliente qui regrette la situation : « L’espoir, je l’ai eu au moment des promesses du RN, j’ai cru qu’ils nous écoutaient mais dès qu’ils se sont jetés sur la censure, j’ai compris qu’on était seul. » Laurent garde tout de même espoir : « Je reste optimiste, on vit bien, on devrait être moins conditionné par l’argent mais plus par la communication. »
En tout cas, pour les Malouins, le besoin de changement se ressent comme primordial en ce début d’année 2025. Notamment dans la façon d’être gouverné, écouté mais également, comme le suggère Laurent, en termes de tolérance.
Lise JONCQUEMAT
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