La baisse des « atteintes à l’intégrité physique » est une « bonne nouvelle » dans le Tarn

Les bilans de la délinquance ne sont pas toujours l’occasion d’annoncer des bonnes nouvelles. Celui du Tarn, présenté par la préfecture le 5 février 2025, en comptait au moins une selon le préfet Laurent Buchaillat : celle de la baisse des atteintes à l’intégrité physique.

Les « atteintes volontaires à l’intégrité physique des personnes » ont diminué de 2,9 % dans le département en 2024. Avec 3 890 faits constatés contre 4 005 un an plus tôt. Et cette baisse se retrouve dans plusieurs domaines.

Plusieurs motifs de satisfaction

Les violences physiques crapuleuses avec 112 faits recensés, diminuent de 20,6 % par rapport à 2023. Les violences physiques non crapuleuses avec 2 373 faits recensés, sont assez stables (+ 0,3 %) .

En 2024, le nombre de victimes violences intrafamiliales a également baissé de 7,5 % par rapport à 2023. Le nombre de victimes de violences conjugales est en recul de 9,5 %. Le nombre de victimes de coups et blessures dans un cadre intrafamilial est aussi en recul de 3,4 %, avec 907 victimes. Le Tarn compte 2,3 faits pour 1 000 habitants, contre 2,6 en Occitanie et 2,8 au niveau national.

Mais plusieurs augmentations

Des bonnes nouvelles donc. Mais il y a aussi des augmentations. Le nombre de victimes de coups et blessures hors cadre intrafamilial est en hausse en 2024 (+ 8,5 %). Le Tarn compte cependant « seulement » 1,7 faits pour 1 000 habitants, contre 2,2 en Occitanie et 2,1 au niveau national.

Plus inquiétant, le nombre de victimes de violences sexuelles est en hausse en 2024 (+ 6,1 %). Ces faits sont en augmentation constante depuis 2020. Le Tarn compte 1,7 faits pour 1000 habitants, au même niveau que l’Occitanie et contre 1,8 au niveau national (situant le Tarn au 31^e rang sur 96 départements, alors qu’il est 60^e par son nombre d’habitants).

Et surtout, sur le plus long terme, on note en fait une augmentation des violences en général dans le Tarn. Les atteintes volontaires à l’intégrité physique sont ainsi en « forte augmentation par rapport à 2019 » : + 50,95 %. Cette année-là, il n’y avait « que » 2 577 faits constatés.

Des forces de l’ordre davantage formées

C’est donc un bilan plutôt contrasté et la préfecture entend ne pas baisser les bras en la matière, notamment en agissant toujours plus contre les violences intrafamiliales et en améliorant la prise en charge des victimes.

Les effectifs des forces de l’ordre se sont « massivement professionnalisés » depuis le Grenelle de 2019 avec notamment « des formations spécifiques, des canevas d’audition type et des grilles d’évaluation ». « L’accueil du public est optimisé avec une prise en charge immédiate et confidentielle de la victime, et une véritable démarche d’aller-vers a été mise en place à l’aide des associations et de partenariat avec les commerçants », rappellent les autorités.

Ces efforts se poursuivront en 2025 avec la formation continue des forces de l’ordre intervenant au profit des victimes de violences intrafamiliales « afin de les faire monter en compétences », le développement du partenariat avec les associations « là où elles restent peu identifiées », le maintien du dispositif d’intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie, la formation relative de la prise en charge des jeunes enfants victimes, le développement du dispositif « police rendez-vous » déployé en juin 2024, avec la sensibilisation des usagers à ce nouveau process et le développement des actions de sensibilisation externes, « notamment au sein des établissements scolaires de premier degré, ainsi que celles au profit des personnes les plus vulnérables ».

Après une année 2024 particulière

Des actions facilitées par une présence accrue des forces de l’ordre. En 2024, le maintien de l’ordre public avait été une priorité entre le chantier de l’A69, les manifestations agricoles et le déploiement massif lors des JO de Paris. « On va retrouver davantage de marges de manœuvre dans la lutte contre la délinquance du quotidien », estime ainsi le colonel Jean-Michel Doose, commandant le groupement de gendarmerie départementale. Une présence renforcée qui servira aussi bien à lutter contre la hausse des cambriolages et celle du trafic de stupéfiants.