Accusé de viols et d’agressions sexuelles entre 1989 et 2014 sur 299 victimes, Joël Le Scouarnec répond de ses actes pendant quatre mois à la cour criminelle du Morbihan à Vannes. Lundi 3 et mardi 4 mars 2025, c’est l’interrogatoire de l’accusé.
Comment se matérialise sa perversion ?
Après le passage de trois experts pour évoquer les techniques chirurgicales mardi 4 mars, l’interrogatoire de Joël Le Scouarnec sur les faits débute.
« Quand j’ai commencé à développer ces pensées [pédophiles], vers les années 1984, je ne pensais qu’à cela. Avant, ce n’était pas une préoccupation majeure », explique l’accusé.
« Avant l’essor de l’informatique, comment matérialisez-vous vos fantasmes pédophiles ? », demande la présidente de la cour.
« Par l’écriture. Aussi, quand j’allais à Paris, il y avait une librairie érotique, mais il y avait aussi des images pédopornographiques », indique Joël Le Scouarnec qui a numérisé pendant des heures des revues qui se trouvaient un temps dans le placard de la clinique Sacré-Cœur de Vannes.
La présidente présente à l’écran un disque dur avec un dossier nommé « naturiste mineur » avec plus de 2 000 fichiers.
Un ordinateur était dédié à ses activités pédophiles.
« Oui, j’étais fier ! »
Et en cas de découverte après sa mort ? « J’avais prévu un papier, qu’en cas de décès, deux disques durs soient détruits [avec des fichiers pédopornographiques, N.D.L.R.] sans qu’il soit consulté par ma famille », avance l’accusé. Il n’a pas eu le temps d’écrire le testament.
« Oui, j’étais fier [de ma pédophilie] ! Je l’ai écrit », a réaffirmé l’accusé.
Sa femme a-t-elle témoin ? « Non, pas à ma connaissance », indique Joël Le Scouarnec.
Des photos de fillettes à Lorient
Ensuite, la présidente l’interroge sur sa passion pour la photo. « À Loches, je faisais partie d’un club », se souvient l’accusé. Il est parvenu à faire développer des photos pédopornographiques dans un magasin de photos.
Dans ses fichiers, les forces de l’ordre ont trouvé des photos de filles lors d’événement public.
« À partir du moment où je suis devenu pédophile, j’avais des photos de kermesse de fin d’école des enfants, notamment des petites filles, dans des positions particulières. Tout comme au festival interceltique de Lorient », développe-t-il.
Lors d’une fête des écoles à Saint-Avé, il écrit sur sa déception de ne « pas avoir pu prendre en photos des petites culottes ».
Des photos de lui
L’accusé se prenait aussi en photo dans des positions suggestives. « J’avais fait l’acquisition d’un appareil qui permet de faire des photos avec développement instantané. Je me prenais avec une poupée, nu. J’en ai fait chez moi, quand il n’y avait personne », avoue-t-il.
« Prêt à reconnaître certains faits de viols »
La veille, lundi 3 mars 2025, l’accusé a déclaré être « prêt à reconnaître certains faits de viols » qu’il niait jusqu’à présent. Il dit en avoir « fini du mensonge » devant la cour criminelle.
En évoquant sa personnalité, l’accusé est revenu sur sa relation avec son ex-femme en indiquant qu’elle n’était pas au courant de ses actes malgré ses écrits.
Il est également revenu sur ce qui a déclenché ses pulsions pédocriminelles : le fait qu’une de ses nièces se soit « réfugiée dans ses bras » en 1977.
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