Tout est parti d’une queue de poisson. A., 33 ans, est l’homme qui a été emporté sur le pare-brise d’un chauffard sur la Sud III à Rouen, jeudi 30 janvier 2025. « J’ai vu ma mort arriver. Les policiers m’ont dit que j’étais un miraculé », témoigne-t-il, encore sous le choc, auprès de 76actu.
Un différend routier qui dégénère
L’histoire commence, relate-t-il, « au niveau de l’avenue Jean-Rondeaux. Le gars me fait une queue de poisson, j’ai failli lui rentrer dedans et quand je lui ai signalé, il m’a fait un doigt d’honneur ».
Voulant s’en expliquer, A. se porte à sa hauteur mais « il passe au feu vert et me cogne par derrière » puis « il retape dans ma voiture ».
A. voit rouge et demande au chauffard de s’arrêter avant la trémie de la Sud III. « Je le file, à la sortie de la trémie, la circulation ralentit un peu. Je le coupe par l’avant et je le force à s’arrêter. Là il s’arrête et je me dis que c’est bon, ça va se régler. » Loin de là malheureusement…
Accroché au pare-brise pendant 20 minutes !
A. sort de sa voiture et « là il enclenche la marche arrière et je me dis : ‘il va faire quoi ?’». Selon lui, c’est là que le chauffard le percute, l’emportant sur le pare-brise, auquel il parvient, par réflexe, à s’accrocher.
L’horreur commence, le conducteur poursuit sa route « à vive allure » sur la Sud III, avec A. désespérément accroché à son pare-brise. Une course terriblement dangereuse qui selon la victime a duré environ 20 minutes.
J’ai vu ma mort arriver. Je lui disais « arrête-toi, tu vas me tuer » !
Mais l’automobiliste poursuit sa route. « Il a enclenché ses essuie-glaces à un moment, et il a sorti son téléphone pour commencer à me filmer. » D’autres témoins ont filmé la scène, largement diffusée sur les réseaux sociaux.
Le chauffard finit par s’arrêter, lui dit de descendre, « mais je ne pouvais pas car l’élastique de mon jogging s’était enroulé autour des essuie-glaces ». Alors la course reprend, A. faisant signe comme il peut aux autres automobilistes d’appeler la police. Ce qu’une femme a fait. Pendant ce temps pour A., l’angoisse continue de grandir : « Je me dis que si je lâche, je ne pourrais pas tenir longtemps. Je vais finir par terre ou sous un camion ».
L’automobiliste finit par sortir de la voie rapide, en sortant au niveau du Madrillet à Saint-Étienne-du-Rouvray. « Il prend le rond-point à vive allure et c’est là que je tombe ». Des témoins qui ont pu relever la plaque du chauffard lui ont prodigué les premiers secours en attendant les pompiers et la police.
« Je ne sais pas comment j’ai réussi à tenir autant »
Il s’en sort avec des blessures « au dos, aux genoux, des épaules, des écorchures au niveau du bras et des douleurs à la tête ».
Les policiers m’ont dit que j’étais un miraculé. Je ne sais pas comment j’ai réussi à tenir autant.
Mais le choc psychologique est important. « Quand je dors, je revois le film, je me revois lui dire de s’arrêter. » Et reprendre le volant est très difficile.
Le chauffard a quant à lui été interpellé. Selon A., il n’aurait pas nié les faits, relatés également par plusieurs témoins. À l’issue de sa garde à vue, il pourrait être renvoyé au tribunal judiciaire pour être jugé en comparution immédiate. Affaire à suivre…
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