Les prochaines élections municipales sont prévues en mars 2026. Et pourtant, depuis la fin de l’année 2024, à Nîmes (Gard), le microcosme politique vit des heures très agitées. Les rebondissements s’enchaînent. Le dernier en date n’est pas le moins retentissant. Samedi 8 mars, Jean-Paul Fournier a décidé de retirer leurs délégations à plusieurs de ses élus dont le premier adjoint, Julien Plantier.
Le trentenaire était en charge des dossiers liés à l’urbanisme. Il doit « libérer son bureau et rendre les effets liés à sa délégation lundi 10 mars », a expliqué la ville à Actu.fr, avant de temporiser et d’assurer que « les propos sur le bureau constituent surtout un symbole ».
Un fauteuil très convoité
Depuis plusieurs mois, les candidatures, sur la droite de l’échiquier politique, de Franck Proust, actuel patron de Nîmes Métropole, et de Julien Plantier, élu municipal aux côtés de Jean-Paul Fournier, en vue des prochaines échéances municipales, ne sont plus un secret.
À ce jour, seul l’élu municipal s’est déclaré. C’était le jeudi 23 janvier 2025.
Depuis, Julien Plantier, 38 ans, a même décidé de créer son propre groupe au sein du Conseil municipal. Celui-ci est baptisé « Nîmes Avenir ». Mais aujourd’hui, si le groupe fraîchement créé a un avenir, l’élu, lui, a vu le sien sous le mandat de Jean-Paul Fournier, s’assombrir sérieusement.
« Très surpris »
Jean-Paul Fournier n’a que très modérément apprécié cette prise d’initiative. Il n’a pas manqué de le faire savoir, dans un communiqué publié mardi 11 mars.
« Je ne pouvais concevoir que la majorité, fruit des élections de 2020, se trouve divisée ainsi à des fins électoralistes », écrit le maire qui aura bientôt 81 ans.
La création d’un groupe politique m’a profondément surpris. Elle m’a blessé en plein cœur. Je l’ai prise comme une dissidence à mon encontre.
Élu local depuis 4 décennies et Maire depuis 24 ans, Jean-Paul Fournier assure qu’il « n’a jamais empêché quiconque de se porter candidat à la candidature », pour les prochaines échéances municipales. La première à laquelle lui ne participera pas après un quart de siècle au pouvoir.
Je pouvais tolérer que des élus, présents sur ma liste en 2020, soutiennent un candidat pour les prochaines élections municipales. Mais qu’ils décident d’adhérer à un nouveau groupe, je ne pouvais l’accepter.
Des arrêtés bientôt signés
Voyant la fin de sa carrière politique approchée, Jean-Paul Fournier ne veut pas que son ultime mandat soit synonyme dans l’esprit de ses concitoyens, d’une période avec « une autorité bafouée ».
Regrettant « des attitudes solitaires, d’enfants gâtés ne supportant pas que les choses ne se passent pas comme eux le voudraient », l’élu assume d’avoir pris une « décision dure » en retirant ses délégations notamment, à son jeune premier adjoint.
Les arrêtés municipaux nécessaires seront signés prochainement. Les délégations des élus concernés seront définitivement retirées par un vote prévu au début du prochain Conseil municipal, fixé au samedi 5 avril 2025.
« J’ai été élu pour travailler au service des Nîmois, et pas pour arbitrer des guerres d’ego », conclut Jean-Paul Fournier.
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