Dans tous les sports collectifs, les remplaçants ont un rôle ingrat. Cantonnés au banc de touche, ils ont peu d’occasions de montrer leurs qualités et sont jugés sur quelques minutes passées sur le terrain. Ces joueurs de l’ombre rongent souvent leur frein et expriment parfois leur frustration, en interne ou auprès des médias.
Ivan Vekic n’est pas de cette nature. Le gardien de 26 ans aurait pourtant des raisons d’être déçu de son temps de jeu depuis son arrivée l’été dernier, lui qui était titulaire à Bordeaux (Gironde) et Cournon (Morbihan) les deux saisons précédentes.
« Mais je savais qu’en venant à Cherbourg (Manche), je ne jouerais pas toujours, car Nicolas Gauthier est un très bon gardien », a rappelé le Croate, en grand gentleman, après la victoire contre Nancy (34-31) vendredi.
« Il fallait aller au charbon »
Le numéro 16 cherbourgeois a toujours répondu présent quand Edu Fernandez Roura a fait appel à lui. Ce fut notamment le cas en fin d’année civile, quand le technicien espagnol l’a propulsé titulaire pendant plusieurs matches.
Ce fut encore le cas vendredi 14 février 2025, quand Vekic a dû remplacer au pied levé Gauthier, touché à la cheville dès la 5e minute.
Quand j’ai vu la blessure de Nico, j’ai été choqué mais je n’avais pas le choix, il fallait aller au charbon. Je ne m’attendais pas à rentrer si tôt, mais j’étais prêt dans ma tête.
Et il le fallait, car la JSC jouait très gros contre Nancy (Meurthe-et-Moselle), un adversaire direct au classement.
Le natif de Metkovic s’est tout de suite mis au diapason de ses coéquipiers, et ses 16 arrêts ont largement contribué au succès des Mauves. Il a notamment été décisif dans le money time, en brisant tout espoir de retour des Lorrains.
« Je n’ai pas touché le ballon entre la 46e et la 55e minute, mais je devais rester concentré car l’équipe avait besoin de moi. Et dans les cinq dernières minutes, j’ai fait des arrêts décisifs. » Mais n’imaginez pas Ivan Vekic tirer la couverture à lui…
On a gagné, c’est le plus important. L’équipe d’abord, avant ma performance.
« Que je commence le match ou pas, ce n’est vraiment pas un souci »
Le portier croate ressemble au joueur idéal pour Edu Fernandez Roura, aussi bien en termes de performance que d’état d’esprit.
Je suis là, je suis prêt à chaque fois que l’équipe a besoin de moi. Que je commence le match ou pas, ce n’est vraiment pas un souci. Le coach sait qu’il peut compter sur moi, après c’est sa décision, je respecte ça.
Ivan Vekic termine son propos avec une expression qu’il utilise souvent. « Je suis un guerrier du club. »
Et il en faudra d’autres avec lui, des guerriers, pour que la JSC boucle le championnat à la meilleure place possible afin d’aborder les play-offs dans de bonnes conditions. « On n’avait pas la même attitude contre Pontault la semaine dernière. Aujourd’hui (NDLR : vendredi), on a sorti la rage ! Si on reste toujours agressif comme ça, si on donne 150 %, on peut battre tout le monde, même des équipes plus fortes sur le papier. »
Et en fonction de l’évolution de la blessure de Nicolas Gauthier, Ivan Vekic pourrait bien avoir un rôle encore plus important à jouer dans les prochaines semaines…
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