C’est le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, qui a évoqué la possibilité d’une fusion entre les communes de Vernon et Saint-Marcel. Supporter d’une coopération renforcée, l’ancien maire de Vernon (2014 et 2015) a évoqué la possibilité d’une fusion. « C’est quoi l’avenir de ce morceau d’Axe Seine dans les 20 ans à venir au regard des bouleversements ? », s’interroge le ministre.
« Rapprochement structurel »
Et d’enchaîner : « En juin 2015, j’avais introduit le débat du rapprochement systémique et structurel entre Vernon et Saint-Marcel. Je me disais que la compétition entre Mantes (Yvelines) et Rouen (Seine-Maritime) serait tellement difficile qu’il fallait se poser la question un jour de nous rapprocher. Cela ne s’est pas fait. Dix ans plus tard, le constat était-il faux ? Je ne le pense pas. »
La fusion ? Un serpent de mer en son temps. Le dossier avait été initié en 2015 mais il avait capoté l’année suivante du côté de Saint-Marcel, le petit poucet dans l’histoire.
« Est-ce qu’il faut se poser la question en tout cas ne pas s’interdire de s’interroger sur cette question aujourd’hui, je pense qu’il faudra le faire. Après, les uns et les autres trancheront. Ce sont des débats structurels qui sont clés pour notre niveau d’ambition et qui nous empêcheront de décrocher. »
Face à ce dossier, la municipalité de Saint-Marcel a réagi assez rapidement sur son site Internet. Si elle reconnaît que les deux communes doivent « travailler ensemble de la manière la plus étroite », la création d’une commune nouvelle dans le cadre d’une fusion est pour le moment écartée. « Les électeurs saint-marcellois n’ont pas donné mandat à l’équipe municipale actuelle, par leur suffrage en 2020, pour organiser la création d’une commune nouvelle qui unirait Vernon et Saint-Marcel », précise la municipalité.
Pour autant, le maire de Saint-Marcel, Hervé Podraza, reste à l’écoute de tout projet de coopération stratégique, de mutualisation de moyens, de dialogue et d’échange.
» Je me réjouis de l’appel au dialogue lancé par le ministre des Armées. La coopération que le ministre appelle de ses vœux ne nécessite pas la création d’une commune nouvelle, mais elle implique que nos projets et nos actions soient cohérents, coordonnés. C’est la condition pour que portent l’identité et la voix de notre territoire, au-delà de nos frontières communales », estime le maire de Saint-Marcel.
Une histoire en commun
De son côté la municipalité de Vernon, via son maire François Ouzilleau, considère que dans les faits le rapprochement entre les deux communes est bel et bien là, au regard de nombreux dossiers (projet Axe Seine, les bords de Seine, l’industrie, l’urbanisme, la RD 6015, la police municipale notamment).
« Il n’y a aujourd’hui qu’un panneau administratif qui nous sépare. J’entends les arguments sur la fiscalité ou la perte d’identité. Pour le premier, l’écart s’est réduit entre les deux communes. Pour le deuxième, il faut enlever nos œillères, nous travaillons quasi au quotidien ensemble. On a tellement d’histoire en commun. Dans ce dossier, en aucun cas, Vernon ne se positionne comme l’ogre. »
Pour François Ouzilleau, pas question de forcer la main à ses homologues de Saint-Marcel. « Les mariages forcés finissent toujours mal. » Mais il les invite à se poser des questions sur ce sujet.
« Les mariages forcés finissent toujours mal. Aujourd’hui, au regard du contexte, est-il envisageable de se positionner comme des villages gaulois à la mode Astérix ? Nous devons faire preuve de plus de responsabilité et d’ambition. »
Un dossier qui aura le mérite de nourrir les débats dans les prochains mois. D’autant plus vrai à l’approche des prochaines élections municipales programmées en mars 2026.
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