Le Premier ministre François Bayrou a annoncé samedi 15 février 2025 qu’il allait demander « des magistrats supplémentaires » pour « aller au bout » du travail d’enquête sur les plaintes des victimes qui dénoncent des violences physiques et sexuelles à l’établissement Notre-Dame-de-Bétharram.
Depuis le début de semaine, il est mis en cause à l’Assemblée nationale dans le dossier des violences au sein de l’établissement de Bétharram. Le parquet de Pau enquête sur plus d’une centaine de plaintes dans ce dossier.
Il avait « fait tout » ce qu’il « devait faire »
François Bayrou a répété à Pau qu’il avait « fait tout » ce qu’il « devait faire » quand il était ministre de l’Éducation nationale.
« Quand j’ai appris en 1996 la première plainte pour une claque, j’ai fait organiser une inspection générale de l’établissement », a souligné le Premier ministre, à l’issue d’une rencontre avec le collectif des victimes qui a dénoncé les violences physiques et sexuelles au sein de ce collège-lycée privé catholique sous contrat dans les Pyrénées-Atlantiques.
François Bayrou veut également « examiner » la prise en charge des victimes de violences sexuelles même sans « condamnation pénale ».
Le porte-parole des victimes qui ont dénoncé des violences physiques et sexuelles au sein de l’établissement privé s’est montré satisfait des mesures annoncées. Il a parlé d’un « jour historique » et d’une « immense victoire » après une réunion avec François Bayrou samedi à Pau.
« J’ai 53 ans, ça fait 40 ans que j’attendais ce moment, donc c’est une immense victoire », a déclaré Alain Esquerre, porte-parole du collectif de plaignants, après la réunion de plus de trois heures avec le Premier ministre.
C’est quoi cette affaire ?
Bétharram est le nom de cet établissement catholique sous contrat « qui a la réputation d’être strict », comme l’a rappelé le Premier ministre mardi devant l’Assemblée nationale.
Plusieurs enfants de François Bayrou y ont été scolarisés. L’un de ses fils était notamment dans la classe d’un élève à l’origine de la première plainte déposée contre un surveillant en avril 1996. L’enfant avait reçu une violente claque qui avait percé son tympan.
La femme du Premier ministre, Elisabeth Bayrou, y a également enseigné le catéchisme, comme le rapporte actu Béarn.
Ces liens ont valu à François Bayrou d’être interrogé, depuis un an, sur l’enquête du parquet de Pau sur les plaintes des victimes qui dénoncent des violences physiques et sexuelles de la part de l’encadrement du collège-lycée. Mais le Premier ministre nie en avoir eu connaissance.
« Je n’ai jamais été informé de quoi que ce soit de violences ou de violences a fortiori sexuelles », a déclaré le chef du gouvernement mardi dernier à l’Assemblée nationale. « Jamais je n’ai été, à cette époque, averti (…) des faits qui ont donné lieu à des plaintes ou à des signalements », a-t-il répété de nouveau mercredi devant les députés.
Pourtant, plusieurs témoins de l’affaire assurent en avoir parlé au Premier ministre.
Avec AFP
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