Quand il a hérité de la co-présidence du club avec Michel Krolak à l’été 2023, Samuel Brigantino savait que le chemin serait tortueux et probablement assez long pour remettre l’EFC 27 sur de bons rails.
Pour le faire, il a d’ailleurs fallu créer une structure parallèle, le Football Club d’Évreux, afin de séparer les dettes essentiellement générées autour de l’équipe fanion, quand elle évoluait en National 2, et le fonctionnement du reste de ce club de La Madeleine, essentiel à la vie du quartier et au rôle social indéniable.
Une question de survie
Reste qu’avec un passif de 450 K€ auquel il fallait ajouter 120 K€ d’URSSAF à régler (et après négociation), la survie de l’Évreux FC 27 n’était aucunement garantie, l’ancienne mandature pilotée par Philippe Mongreville ayant visiblement eu les yeux plus gros que le ventre de son ami consultant Pierre Ménès en anticipant des rentrées d’argent qui n’ont jamais été versées.
Sans que l’on ne puisse parler de malversations, la gestion à crédit du prédécesseur de Samuel Brigantino a donc mis en péril toute une structure de 60 équipes et 750 licenciés.
Mais pas question de voir disparaître ainsi le 2e plus gros club de Normandie, qui avait formé deux champions du monde de 2018 en Russie (Ousmane Dembélé et Steve Mandanda) et autant de vice-champions en 2022 au Qatar (Ousmane Dembélé et Dayot Upamecano).
Avec Bénédicte Mombo, Samuel Brigantino et Michel Krolak ont donc relevé les manches, sollicité l’aide de la Ville à hauteur de 50 K€ pour boucler un premier budget de 150 K€ pour clore l’exercice 2022-2023 et sauver ce qui pouvait l’être.
La suite fut encore plus complexe, le club devant épurer sa dette tout en continuant à faire vivre ses équipes, le tout avec un budget étriqué.
Remonté jusqu’à la FIFA !
Quelques rentrées d’argent de transferts plus tard – notamment celui d’un Dembélé quittant Barcelone pour le Paris Saint-Germain, mais aussi d’autres qu’il a fallu aller rechercher jusqu’aux instances de la FIFA à Genève ou auprès de la FFF -, cet ensemble ajouté à une vraie rigueur dans la gestion aura permis au club ébroïcien de ramener sa dette à environ 320 K€ désormais. Et d’obtenir de pouvoir la payer sur 10 ans, avec un échelonnement devant même lui permettre de la régler plus rapidement.
Le Régional 1 enfin accessible
« On nous fait désormais confiance et c’est une belle récompense du travail fourni par tout le monde au sein du club par le bureau, mais aussi nos bénévoles et nos éducateurs qui ont accepté de renoncer à de l’argent qu’on leur devait pour permettre à l’EFC 27 de s’en sortir », apprécie un Samuel Brigantino à la transparence rare.
« Cela fait deux saisons que l’on montre au tribunal judiciaire qu’on sait gérer un budget, poursuit-il. Et le tribunal, justement, vient de valider, le 17 mars dernier, notre plan de redressement. Il rendra le 28 avril prochain sa décision définitive. Cela nous permettra non seulement de refusionner l’EFC 27 et le Football Club d’Évreux, mais surtout de pouvoir enfin remonter en Régional 1 à la fin de la saison, si, bien sûr, notre équipe fanion continue son bon parcours et reste leader. »
Cette fois-ci, a priori, l’EFC 27, condamné à rester en R2 la saison dernière malgré son titre, ne rencontrera pas d’obstacle au sein de la Ligue de Football de Normandie, notamment de sa CRCC (Commission Régionale de Contrôle des Clubs).
Mais la plus grande victoire de l’Évreux FC 27 reste sûrement cette prouesse rare de voir un club amateur se sortir d’un sévère redressement judiciaire sans être liquidé. Samuel Brigantino et ses équipes peuvent effectivement être fiers du travail accompli.
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