Opéré du genou, Benoît Cosnefroy vient de sortir de trois semaines de rééducation à Capbreton et commence tout juste à reprendre le chemin de l’entraînement, à dose homéopathique.
Sera-t-il rétabli à temps pour les grandes échéances de la saison 2025 ?
NON
En cyclisme, la préparation hivernale représente le socle d’une saison, une étape certes fastidieuse mais indispensable pour poser des fondations solides.
La route est encore longue mais je suis sur la bonne voie. Merci à tous ceux qui me soutiennent depuis cet automne, et qui m’aident à retrouver le chemin de l’entraînement et de la compétition.
C’est en hiver que l’on sème pour récolter les lauriers au printemps. Malheureusement, Benoît Cosnefroy n’a pu jouer les jardiniers à l’aube de sa 8e année chez les professionnels.
La faute à une douleur tenace au genou gauche survenue au mois de décembre 2024. Après avoir dû écourter un stage en Espagne pour se ménager, il a définitivement sonné la sonnette d’alarme le 24 décembre quand, incapable de pédaler rond, il est rentré d’un entraînement au bout de 15 minutes à peine.
La dinde de Noël avait un goût amer cette année du côté de Rauville-la-Bigot (Manche)… L’éclaircie est arrivée début janvier quand un spécialiste du genou basé en Belgique a clairement identifié la cause de ses maux.
Opéré avec succès le 12 janvier, l’ancien champion du monde espoirs a ensuite porté une botte compressive pendant deux semaines avant de partir à Capbreton pour trois semaines de rééducation, avec des exercices à répétition de renforcement et de cardio avec le haut du corps.
C’était intense. Ils ne l’ont pas lâché là-bas ! Il bossait de 9 h à 18 h chaque jour. Il y est rentré sans pouvoir déplier la jambe, il en est sorti en pouvant pédaler.
Nouvelle étape vécue comme une délivrance à en croire ses proches et sa vidéo postée sur les réseaux, le vainqueur de la Coupe de France 2024 vient de remonter sur le vélo en extérieur, « sans douleur », mais sans forcer. « Il ne veut pas précipiter les choses. Il préfère prendre le temps de bien consolider tout ça pour ne pas que ça lâche à nouveau », souligne son père.
Si aucune date de retour à la compétition n’a été communiquée, on peut clairement s’interroger sur sa présence en avril sur les classiques ardennaises, son terrain de jeu favori.
« Quoi qu’il arrive, même s’il est au départ, ça ferait trop juste pour qu’il soit totalement opérationnel », estime Alain Leclerc, son premier entraîneur. Comme beaucoup, il n’oublie pas que cette période de repos forcé s’ajoute à une fin de saison 2024 prématurée, achevée dès le 31 août à cause d’une fracture de la clavicule.
Si, dans le meilleur des cas, il venait à reprendre la compétition en mai, cela interviendrait donc après 8 mois loin des pelotons. Un délai qui peut susciter quelques craintes quant à sa capacité à retrouver la plénitude de ses moyens en 2025.
OUI
Benoît Cosnefroy n’est pas du genre à se laisser abattre. D’après son entourage, son moral a toujours été au beau fixe. Et il l’est d’autant plus depuis que sa pathologie a été diagnostiquée et surtout guérie.
Son mal provenait d’un déséquilibre à… l’épaule, consécutif à son grave accident sur le Tour des Pays de Savoie en 2015.
Ça tirait un peu en biais à cause de ça. Comme ce sont des mécaniques de haute précision, ça a coincé.
L’opération et les séances chez le kiné lui ont ainsi permis d’apporter la correction nécessaire pour retrouver un coup de pédale optimal. « Il est content, il dit que les toubibs le remettent complètement à neuf ! », sourit Franck Cosnefroy, pas vraiment inquiet pour son champion de fils.
« Ça va prendre certainement encore un peu de temps, mais il va revenir aussi fort. Les sportifs de haut niveau comme lui se remettent plus vite que les autres », abonde Julien Jamot, coureur formé lui aussi à l’UC Bricquebec.
« Si le genou va, tout va aller pour lui. Il ne faut pas non plus s’affoler, nous ne sommes que début mars. La saison est encore longue ! Il ne gagnera peut-être pas à Liège, mais il sera champion de France en juin et il gagnera une étape au Tour en juillet », promet Alain Leclerc qui peut s’appuyer sur l’exemple de 2021 pour afficher cet élan d’optimisme.
Alors blessé au genou (l’autre) durant l’hiver, Benoît Cosnefroy avait repris plus tard que les autres la compétition, un contretemps qui ne l’avait pas empêché d’ouvrir son compteur en World Tour à la Bretagne Classic et de prendre la médaille de bronze au championnat d’Europe.
Rassurez-vous, Benoît Cosnefroy ne sera pas forcément mou du genou en 2025…
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