« Nous sommes bien loin des catastrophes que certains nous annonçaient. Au contraire, 2024 aura été l’année du mandat avec le plus fort excédent budgétaire, confirmant ainsi la gestion de notre équipe municipale. » En préambule du conseil municipal de Lisieux (Calvados), mardi 4 mars 2025, le maire Sébastien Leclerc a souligné la gestion financière de la Ville.
« Maîtrise budgétaire »
Quelques minutes plus tard, le débat d’orientations budgétaires (DOB) était à l’ordre du jour. Après l’éviction de Denis Fraquet en décembre 2024, c’est Florian Lépine qui a enfilé le costume d’adjoint en charge des finances, pour présenter un budget élaboré « dans un contexte incertain ».
« Le budget de l’État n’a été validé que début février avec 2 mois de retard, ce qui nous a laissés dans l’incertitude des mesures qui seraient ou non maintenues », confirme Sébastien Leclerc.
Les principaux investissements en 2025
Plan vélo (1,6 million €), travaux de voirie (800 000 €), remplacement de l’éclairage public (963 000 €), restauration de la cathédrale et de l’orgue (575 000 €), rénovation de l’aile Cospéan du palais épiscopal (1,8 million €), subvention au CCAS (1,1 million €), création d’un skatepark (704 000 €), création de terrains de padel (1,1 million €), subvention aux associations (704 000 €), animations (697 000 €), rénovation de Hauteville (3,1 millions €), cessions immobilières (650 000 €), rénovation du centre-ville (2,3 millions €).
Pour 2025, la municipalité table sur des recettes de fonctionnement en hausse (32,2 millions d’euros) et des dépenses en baisse (27,3 millions) :
« Cette maîtrise budgétaire permettra de dégager une épargne de 4,9 millions, ce qui constituera un levier essentiel pour financer nos projets sans compromettre l’équilibre financier de la collectivité. Les investissements seront principalement autofinancés, et complétés par des subventions à hauteur de 7 millions d’euros. Si nécessaire, un emprunt pouvant aller jusqu’à 2 millions d’euros pourra être mobilisé. »
La Ville ne compte pas augmenter le taux communal de la taxe foncière.
Sylvie Grandin s’inquiète de la dette
Une présentation qui n’a pas convaincu les différents groupes de l’opposition. Alors que Paul Mercier (Aimons Lisieux) a fait remonter plusieurs interrogations sur des chiffres, Sylvie Grandin (Tous Lisieux) s’alarme au sujet de « l’endettement de la Ville » :
« La dette par habitant à Lisieux est passée de 364 € en 2020 à 820 € cette année si le budget est accepté. La dette est passée de 7,4 millions d’euros en 2020 à 16,2 millions en 2025. Nous sommes inquiets. »
Dans ce contexte, « certaines dépenses nous paraissent inutiles et injustifiées », estime la conseillère municipale, en citant en exemple les futurs terrains de padel au stade Bielman : « On aurait pu attendre un peu, il y a peut-être d’autres priorités… » Avec un délai de désendettement estimé « à 4 ans », Lisieux est « plutôt bien placée par rapport aux villes de même strate », assure Sébastien Leclerc.
« On est dans le flou »
Pour la première fois depuis que le maire lui a retiré ses délégations de premier adjoint en charge des finances, Denis Fraquet siégeait dans l’opposition. Dans un courrier adressé aux membres du conseil municipal pour expliquer ses désaccords avec le premier édile, il avait notamment exprimé ses inquiétudes au sujet des finances de la Ville.
Il les a réitérées mardi : « Dans débat d’orientations budgétaires, il y a orientations. Or, le budget s’arrête ici en 2025. Il faudrait aussi nous donner des indications pour 2026 et 2027. On est dans le flou. »
« Il y aura 10 % d’augmentation des impôts »
L’ancien membre de la majorité poursuit : « On aimerait savoir comment la Ville va pouvoir continuer à investir et quel est le calendrier des investissements. On démarre des chantiers sans savoir comment ils vont être payés. C’est assez inquiétant. »
« Je le dis très clairement : s’il n’y a pas d’efforts importants sur le fonctionnement, et s’il n’y a pas de reports d’investissements, il y aura 10 % d’augmentation des impôts en 2026 ou en 2027 au plus tard. On ne pourra pas faire autrement. Faites les comptes comme vous voulez, mais ce n’est pas possible. »
« Nous pouvons de moins en moins souvent avoir des prédictions réalistes sur les années à venir, répond le maire. La politique nationale impacte énormément nos finances locales. Il y a trois mois, nous n’aurions pas pu vous présenter le même DOB. Comment voulez-vous faire des prédictions à 3, 4 ou 5 ans sans savoir à quelle sauce vous allez être mangé ? »
« Le meilleur budget du mandat »
Au sujet du financement des projets, Sébastien Leclerc rappelle que beaucoup font l’objet de subventions, à l’image de la rénovation de l’aile Cospéan du palais épiscopal : un chantier estimé à « 3,5 millions d’euros HT », et pour lequel la municipalité espère récupérer la même somme grâce aux aides de l’État, du Département, de la Région et de l’Agglomération.
« Vous nous avez dit et redit que la Ville était mal gérée, et qu’il y aurait des catastrophes. On s’aperçoit aujourd’hui qu’il n’y a pas de catastrophe, puisque nous allons présenter le meilleur budget de la mandature. Nous dégageons l’épargne brute la plus importante alors que nous avons fortement investi depuis le début du mandat. Les chiffres sont là. La Ville est bien gérée. Il y a parfois eu quelques tensions entre nous ou les services, mais une chose est sûre : au vu du DOB 2025, c’est moi qui avais raison Monsieur Fraquet. »
Le budget sera voté lors du prochain conseil municipal.
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