« C’était une erreur ! Sur le moment même, j’ai regretté. » Voilà comment Moussa a justifié son excès de colère au tribunal de Versailles. Le dimanche 16 février 2025 à Achères (Yvelines), il a assommé dans la rue un adolescent de 16 ans, lequel s’en est sorti avec une grosse frayeur et sept agrafes sur le crâne.
Comment a-t-il agi ? Avec un marteau ? Une barre de fer ? Le prévenu n’a pas été capable de répondre, pas plus que la victime. « Je me suis retourné, j’ai vu un objet dans la rue, je l’ai ramassé. Ce n’était pas dans mon intention de le frapper. C’est moi qui ai insisté pour appeler les pompiers. »
Des messages menaçants quelques jours avant
Le motif de cette violence soudaine reste encore assez flou. Les deux jeunes hommes se connaissaient, semblaient même s’apprécier. Ce jour-là, ils faisaient un tour en voiture « pour discuter ». « Je me suis senti trahi. J’avais l’impression qu’on préparait quelque chose contre moi. Je voulais comprendre », expliquera Moussa à la barre.
Quelques jours plus tôt, le mis en cause avait déjà envoyé des messages menaçants à la victime. « Je vais te baiser », s’était-il notamment emporté.
« C’est parti loin pour une petite histoire »
Interrogée par la présidente du tribunal, la victime n’a pas été très prolixe. « J’ai eu peur sur le coup mais après ça a été car c’est quelqu’un que je connais depuis que je suis tout petit. Et c’est vrai qu’il m’appréciait. C’est parti loin pour une petite histoire. Le coup n’était pas nécessaire. »
À la barre, son père s’est montré plus véhément. « Moussa a prémédité son geste et il ne le regrette pas. Je ne pensais pas qu’il était capable de faire une chose pareille. »
Les explications du prévenu n’ont pas convaincu la procureure de la République.
« Il a frappé son ami par-derrière avec une violence inouïe. Et juste après, il se préoccupe d’aller acheter quelque chose à manger. Il n’a aucune maîtrise de ses pulsions violentes. Je demande 18 mois d’emprisonnement dont 8 mois de sursis probatoire et l’obligation d’indemniser la victime. »
Un récidiviste
La lourdeur des réquisitions s’explique par le fait que Moussa est un récidiviste. En 2021, il avait déjà été condamné pour des faits de violence commis quelques années plus tôt. Il était mineur à l’époque des faits et le tribunal pour enfants l’avait condamné à un mois d’emprisonnement avec sursis.
La justice a finalement suivi la demande du parquet. Moussa écope de 18 mois d’emprisonnement dont 8 mois sous forme de sursis probatoire durant deux ans. Dans l’attente de sa rencontre prochaine avec le juge d’application des peines, il reste en détention. Il devra être suivi psychologiquement et a l’obligation d’indemniser la victime : 500 € pour le préjudice moral, 500 € pour le préjudice physique.
« Votre explication n’est pas satisfaisante, c’est inquiétant pour la suite. Prenez les soins qui vous sont imposés comme la dernière main tendue de la justice », a conclu la présidente du tribunal.
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