Edwige* est arrivée au bout du chemin. Rien n’y a fait. Les injonctions judiciaires, les soins palliatifs, les mesures d’éloignement, un divorce, la séparation avec son fils de 13 ans, n’ont pas réussi à la faire réagir. Edwige s’est enfoncée inexorablement au rythme des verres de vin qu’elle enchaîne à longueur de journée.
Quatre mois de prison ferme
Cette habitante de Saintry-sur-Seine a accumulé les déboires depuis son divorce. Elle a été battue par son ancien compagnon, puis c’est elle qui a exercé des violences sur celui qui était par la suite entré dans sa vie. Avec ce commerçant d’Évry, qui dort dans sa boutique faute d’appartement, c’est l’amour vache.
Tous les deux sont des malades alcooliques. Ils partagent leur détresse et leur passion embrumée. Tout cela ne pouvait que mal finir. Comme dans la nuit du 15 janvier dernier où elle a planté un couteau dans la main de son amant. Il leur était interdit de se voir. Mais Michel* est un amoureux transi au-delà du raisonnable. Il a toujours les clefs de l’appartement d’Edwige.
Il vient chez elle. Ils boivent ensemble. Sa compagne lui demande de partir. Il refuse et se place devant la porte d’entrée pour l’empêcher de prendre la fuite. Edwige le pique à la main avec un couteau, et se réfugie dans un hôtel où elle sera interpellée par la gendarmerie quelques heures plus tard.
« Ma vie est un cauchemar, je vais droit dans le mur », murmure-t-elle entre deux sanglots alors qu’elle est interrogée par la Présidente du tribunal. Son avocat a tenté de plaider sa cause en expliquant que l’alcool était un ami qui lui voulait du mal. « Ma cliente a tout perdu, son mari, son jeune fils qui refuse de la rencontrer, son travail et sa dignité. Elle est accessible à cure de désintoxication, à une prise en charge médicale », a-t-il soutenu. Le tribunal l’a condamné à 4 mois de prison de ferme, auxquels s’ajouteront 10 mois supplémentaires liés à la levée de son sursis probatoire.
*Les prénoms ont été changés.
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