C’est dans un an. En mars 2026, les Lyonnais vont retourner aux urnes pour renouveler ou non leur confiance à Grégory Doucet, premier maire écologiste de Lyon. À quelques mois du premier tour, actu Lyon dévoile en exclusivité le tout premier sondage d’intentions de vote de la campagne. C’est la première fois que le nom de Jean-Michel Aulas est testé dans un sondage. L’ancien président de l’OL pourrait bien se lancer à la conquête de la mairie de Lyon. Nos révélations sur le rapport de force à un an du vote…
Le sondage réalisé par l’institut Cluster 17 pour Jean-Michel Aulas aurait dû rester secret. Ce mardi 18 mars, nous vous révélons en intégralité les résultats de cette enquête d’opinion commandée par l’ancien patron de l’OL, indice supplémentaire de sa réflexion poussée pour se lancer en campagne face au maire sortant.
Grégory Doucet en tête, Jean-Michel Aulas s’impose
Selon ce sondage réalisé sur un échantillon de 812 Lyonnais, le maire Grégory Doucet arriverait en tête du 1er tour avec 22% d’intentions de vote avec la seule étiquette écologiste dans le scénario d’une gauche divisée, comme en 2020. Il y a six ans, le néo-candidat avait rassemblé 28,46% des voix sur fond d’abstention record à cause du Covid.
« Le maire sortant est assez bas, ce n’est pas un score très élevé, il n’y a pas un grand écart pour Jean-Michel Aulas. Mais les rapports de force sont équilibrés et ouverts », commente pour actu Lyon Jean-Yves Domargen, président de Cluster 17.
Grégory Doucet conserve le soutien de son socle ce qui lui permet de faire un score plutôt honorable dans ce sondage. Ses électeurs sont issus d’une sociologie urbaine, très diplômée, progressiste soit une sociologie plutôt classique du vote Verts.
La surprise est signée Jean-Michel Aulas, testé pour la première fois par un institut de sondage. L’homme d’affaires s’impose comme le deuxième homme de la campagne avec 17% d’intentions de vote. Il est testé sans étiquette politique. « Il est clairement très haut alors qu’il est sondé sans soutien politique, c’est un niveau particulièrement élevé, cela indique que tout est jouable », poursuit le sondeur.
Georges Képénékian troisième, LR faible
En troisième position, Georges Képénékian. L’ancien maire de Lyon qui se relance sans étiquette a tout de même été sondé avec le soutien de Renaissance, Horizons et du Modem. Si l’élection avait eu lieu fin février, il aurait recueilli 15% d’intentions de vote. En 2020, il avait rassemblé 11,98% des voix à l’issue d’une guerre sans merci avec Gérard Collomb et les siens.
« L’étiquette du bloc central aujourd’hui n’est pas très porteuse à cause d’un rejet fort d’Emmanuel Macron, même s’il y a une remontée dans le contexte international. Les élections s’annoncent difficiles pour le camp au pouvoir (…) Les 17% d’Aulas sont en partis alimentés par des électeurs modérés et du centre qui ont voté Macron à la présidentielle », analyse Jean-Yves Domargen.
Du côté de la droite, le risque de disparaître est sérieux après la débâcle de 2020 et les dernières législatives.
Le maire LR du 2e Pierre Oliver est mesuré à 11% d’intentions de vote. Il y a six ans, Etienne Blanc (LR) avait recueilli 17,01% arrivant deuxième derrière Grégory Doucet.
Le match à gauche plié par Grégory Doucet face au PS et LFI
Alors que Grégory Doucet appelle à l’union de la gauche dès le 1ᵉʳ tour, les autres partis de sa majorité tentés par une liste autonome sont relégués loin derrière le maire écologiste.
La liste PS conduite par la députée Sandrine Runel est sondée à 11% (mieux que son score de 2020 de 7,01%) tandis que chez LFI, on confirmerait son score d’il y a six ans. Une liste conduite par le député insoumis Idir Boumertit se placerait à 11% également. La conseillère municipale et ex-adjointe Nathalie Perrin-Gilbert avait réalisé 10,07% avec son mouvement soutenu par LFI.
Le Rassemblement national représenté par le conseiller régional Andréa Kotarac obtient 10% d’intentions de vote et pourrait se qualifier au second tour de justesse et obtenir des élus au conseil municipal. Reconquête est loin derrière avec seulement 3% d’intentions de vote en cas de liste conduite par Agnès Marion.
« Une élection extrêmement ouverte et une situation difficile pour le maire »
Pour le patron de Cluster 17, le scrutin de 2026 à Lyon s’annonce « extrêmement ouvert avec une situation difficile, mais pas désespérée pour la mairie sortante ».
« Il y a aussi des scénarios où les Verts gardent la mairie. S’ils sont dans une situation de duel au second tour, ça pourrait être difficile pour les écologistes de la conserver. Il y a une possibilité d’alternance très ouverte », nuance Jean-Yves Domargen.
Le sondage que nous révélons confirme en effet le fort rejet de la politique de Grégory Doucet : 58% des Lyonnais jugent son bilan « mauvais » et seulement 34% « satisfaisant », à un an du vote. Une tendance qui confirme un précédent sondage publié début février. Il y a donc urgence pour le maire de reconquérir les Lyonnais, et pas seulement ses soutiens.
Méthodologie du sondage
Étude réalisée par Cluster 17 auprès d’un échantillon de 812 Lyonnais inscrits sur les listes électorales. L’échantillon est réalisé selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle et d’arrondissements d’habitation. Questionnaires auto-administrés en ligne. Interviews réalisées du 22 au 27 février 2025. La marge d’erreur est d’environ deux points.
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