Tout devait être réglé comme du papier à musique. Bien en amont de ce conseil communautaire du Cotentin exceptionnel qui devait notamment élire le remplaçant de David Margueritte, parti au Sénat, une lettre avait été, en effet, adressée début mars 2025 aux conseillers communautaires dans le but de prôner la stabilité d’un bureau communautaire qui devait être entièrement réélu, jeudi 13 mars 2025.
En clair, on ne change rien et tout le monde garde son poste. Problème, dans ce courrier, le poste laissé vacant par David Margueritte était proposé à un membre de l’opposition cherbourgeoise…
Quelques conciliabules plus tard, tout le monde s’accordait cependant pour dire que Cherbourg ne devait pas disposer de ce siège supplémentaire. Tout devait donc se dérouler sans anicroche. Raté…
Camille Margueritte se présente
Premier rebondissement, la candidature de Camille Margueritte, épouse de l’ancien président du Cotentin, au poste de 13e vice-président précédemment tenu par Frédérik Lequilbec.
« Un premier coup de canif dans le contrat », lâchaient des membres de la majorité cherbourgeoise, qui pressentaient depuis plusieurs jours ce jeu de chaises musicales. Le « coup de poignard » n’allait pas tarder, lors de l’élection des conseillers délégués.
Au moment de réélire Sylvie Lainé, la précédente conseillère déléguée en charge de la Commande publique et numérique, issue de la majorité cherbourgeoise, une deuxième main se levait : celle de… Frédérik Lequilbec. Cela en était trop pour les partisans de Benoît Arrivé qui demandaient immédiatement une suspension de séance.
La gêne de la présidente Christèle Castelein
Une vingtaine de minutes plus tard, Sylvie Lainé prenait la parole et affichait son incrédulité, rappelant les paroles, quelques minutes auparavant, de la nouvelle présidente tout juste élue.
Si vous m’accordez votre confiance, je vous proposerai de maintenir notre gouvernance et de reconduire les vice-présidents, présidents de pôles et conseillers communautaires délégués. À quelques mois des élections, il serait déraisonnable de revoir notre bureau et cela entraînerait le blocage de l’exécutif.
De son côté, Frédérick Lequilbec mettait en avant une question d’équilibre sur les postes confiés aux représentants de la sous-préfecture.
Visiblement gênée aux entournures, la nouvelle « patronne » de l’Agglomération enchaînait mais insistait néanmoins sur « l’appartenance à l’ancien exécutif » de l’élue cherbourgeoise, qui était finalement réélue avec 118 voix contre 51.
Fin de l’histoire ? Évidemment que non. Ces querelles de pouvoir entre les camps Margueritte et Arrivé ne vont pas s’éteindre avec cette élection. Celle des municipales dans un an va au contraire attiser les frictions et les oppositions.
Si l’électeur lambda ne comprendra peut-être pas tout, il y a fort à parier que la tension palpable, jeudi soir, ne soit que les prémices de la lutte qui va sévir pour le contrôle de l’Agglomération. L’une des plus riches intercommunalités de France, rappelons-le…
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