Entre Chantal Corvée et le squash, l’histoire d’amour a commencé, il y a 44 ans. Presque par hasard. « Le coiffeur Eude à Flers (Orne) avait entendu parler de la discipline grâce à un de ses clients, monsieur Jirard, un ancien champion de France. Il a décidé d’essayer et de lancer la pratique dans la ville », se souvient l’intéressée.
Ainsi, la sportive se retrouve dans l’aventure dès la construction du club : « je jouais et j’aidais. J’étais présente en tant que bénévole et cela marchait bien. »
Propriétaire du bâtiment de squash
En 1992, la relation prend une autre tournure avec l’acquisition du bâtiment. Chantal Corvée devient propriétaire de la structure sportive. « Je passais mon temps ici, de 10 h du matin jusqu’au soir, à donner des cours. » D’une quarantaine de licenciés, l’association grimpe à près de 100 joueurs l’année suivante.
« Je donnais beaucoup de ma personne », se souvient la Flérienne. « Il y avait deux courts à l’époque… On est monté jusqu’à 140 sportifs au sein du club. » En 2003, elle décide de vendre à la ville de Flers, mais poursuit le voyage en tant que bénévole, et surtout passionnée.
« Le sport anti stress numéro un »
À bientôt 70 ans, Chantal Corvée continue d’écumer ce bâtiment. « Je suis attachée à ce lieu. » Celle qui est montée jusqu’au niveau national, avec Flers et Rouen, est présente tous les mercredis pour distiller ses conseils. « ça me plaît, je ne suis pas lassée. De plus, cela fait évacuer mon stress », sourit la squasheuse.
C’est ludique, défoulant et on progresse vite. Il faut réfléchir à la position de la raquette, de l’adversaire. On n’a pas le temps de penser à autre chose. C’est le sport anti stress numéro un.
Elle adore son sport : « s’il y a un tournoi, je vais venir voir. Cela me passionne de regarder jouer. Le squash fait partie de ma vie. » La joueuse a transmis le virus à ses trois enfants qui ont également tapé dans la balle.
Toujours attirée par la compétition
La Flérienne a remis en route l’école de squash en 1992, « c’est une satisfaction de les voir progresser, s’améliorer… », avant de soumettre l’idée de faire revenir une équipe féminine en compétition. Aujourd’hui, il y a deux formations engagées dans le championnat. « Le bébé a grandi. »
Championne de France en 2016, vice-championne de France à cinq reprises, « on m’appelait la Poulidor du squash », médaillée de bronze à quatre reprises, dix fois championne de Normandie… Elle continue d’avoir cet esprit de compétition.
J’adore ne pas lâcher le morceau, toujours avoir une petite carotte au bout. Cependant, les titres sont avant tout pour faire parler notre club. J’ai pris tellement de satisfaction au sein de la structure.
Cette année encore, Chantal Corvée va tenter de rajouter plusieurs lignes à son palmarès. « Il y a la sélection en Normandie, fin mars, avant les championnats de France. Je serai l’une des plus jeunes de ma catégorie. »
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