Dans une interview datée de juillet 2021, relative à son titre de champion de Normandie juniors décroché à La Ferté-Macé (Orne), Léandre Lozouet avait confié dans La Presse de la Manche avoir trois idoles : Mathieu Van der Poel, Wout Van Aert et Julian Alaphilippe, trois champions issus comme lui de la filière du cyclo-cross.
Pouvait-il alors s’imaginer qu’à peine quatre ans plus tard il se retrouverait au départ d’une course à leurs côtés ? Ce rêve de gosse, le natif de Saint-Germain-sur-Ay (Manche), âgé de 20 ans, va l’exaucer vendredi 28 mars 2025 à l’occasion du GP E3, la traditionnelle répétition générale avant le Tour des Flandres, où il aura également la chance de croiser Tadej Pogacar, mais aussi Mads Pedersen, Filippo Ganna, Arnaud de Lie, Matteo Jorgenson ou Michael Matthews, autrement dit ce qu’il se fait de mieux au monde sur les classiques.
Je suis impatient d’y être. Courir avec les meilleurs de son sport, ce n’est pas anodin. ça va faire drôle d’être pour la première fois dans le même peloton que mes idoles de jeunesse. Alaphilippe ou Van der Poel, je les regardais à la télévision quand j’étais cadet !
Le jeune coureur est conscient qu’il lui sera impossible de rivaliser face à eux. « Je ne vais les voir qu’au départ ! De toute façon, ça ne servirait à rien d’essayer de les suivre… »
Une maladie cet hiver qui gâche le printemps
Une fois le départ donné, Léandre Lozouet devra oublier le contexte pour se focaliser sur son rôle d’équipier. Faute de pouvoir prétendre à mieux. « Je n’ai pas le niveau pour performer », reconnaît-il.
Si les promesses affichées précédemment sur les Flandriennes (3e de Paris-Roubaix U19 en 2022, 16e de Gand-Wevelgem U23 et 20e de Paris-Roubaix U23 en 2024…) auraient pu lui permettre de briguer un rôle de coureur protégé, son début de saison raté a en effet mis un voile sur ses ambitions.
« Je suis tombé malade au stage de janvier et ça a impacté tout mon début de saison. J’étais fatigué à rien faire, j’ai dû réduire mes charges d’entraînement. C’est galère. Je visais les Flandriennes, c’était vraiment une période très importante pour moi. Ce n’est pas comme ça que j’imaginais la chose », souffle le médaillé de bronze des championnats d’Europe U23 de la saison dernière, loin des attentes qui étaient les siennes pour sa première saison en World Tour.
Sur ses neuf dernières apparitions en course, il n’a jamais fait mieux que 79e… « C’est frustrant car, fin décembre, début janvier, j’avais déjà un meilleur niveau que lorsque j’étais à mon » prime « les saisons précédentes. »
J’étais optimiste, je pensais que j’allais vivre une super année. J’ai peut-être fait un trop gros hiver… Mais bon, il faut positiver. Je me dis que la forme arrivera plus tard. Ça va déjà mieux, les dernières données étaient bonnes.
Pour preuve, la formation Arkéa-B&B Hôtels lui a maintenu sa confiance en l’intégrant dans sa sélection pour le Tour des Flandres (6 avril) et Paris-Roubaix (13 avril), les deux premiers Monuments de sa jeune carrière. « Je ne sais pas du tout ce qui m’attend. Je ne me rends pas vraiment compte du niveau, de la difficulté du parcours, de l’allure, de la distance… J’espère pouvoir être utile à l’équipe et aller au bout, prendre de la caisse et de l’expérience pour l’avenir. »
Le Ronde et l’Enfer du Nord au menu
En attendant, il va s’acclimater dès ce mercredi 26 mars aux routes belges à l’occasion de la semi-classique Bruges-La Panne, un mini-championnat du monde des sprinteurs (Philipsen, Merlier, Milan, De Lie, Kooij, Waerenskjold, Groenewegen…) où il aura pour mission de bouffer du vent pour son leader Arnaud Démare. Avant d’espérer jouer un jour les patrons, l’apprentissage du haut niveau passe aussi par ce rôle ingrat de « commis ».
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