C’est en ce lundi 31 mars 2025 que trois prévenus comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc dans le cadre d’une comparution différée.
Ils avaient en effet sollicité un délai afin de préparer leurs défenses lors de leur première comparution le 27 février dernier.
Ils avaient été placés en détention provisoire en attendant.
Vol ou tentative de vol de carburant
Dans la nuit du 23 au 24 février 2025, les intéressés se rendent près d’un poids lourd en stationnement, à Saint-Nicolas-du-Pélem, dans les Côtes-d’Armor, pour en siphonner le carburant.
Deux d’entre eux ont consommé pas mal d’alcool.
Le plus jeune reste dans la voiture, selon ses dires, il écoute de la musique sur son portable.
La victime surprend les auteurs sur le fait
Le chauffeur du poids-lourd est réveillé, il y a des personnes autour de son camion. Il « saute dans ses claquettes » et traverse en courant la place qui sépare son logement du lieu de stationnement de son véhicule.
Il constate la présence de deux individus à hauteur du réservoir. Les intéressés ne désarment pas : « Barre-toi, on va te fumer », reçoit-il en arrivant sur place.
L’homme prend peur et s’enfuit
L’homme court en direction de son domicile. Il entend la voiture qui démarre en trombe derrière lui. Il se cache derrière un muret et ne doit son salut qu’à ce réflexe.
Les auteurs résident dans la même commune que la victime
La voiture le dépasse, heurte une bordure de trottoir, puis quitte les lieux. Elle sera abandonnée quelques rues plus loin, le carter est percé, l’huile se répand sur la chaussée.
Les riverains les identifient tous les trois, ils sont domiciliés sur cette même commune.
« On a voulu lui faire peur, mais pas lui faire du mal »
Aussi bien en procédure qu’à l’audience, les trois prévenus réfutent avoir eu l’intention de renverser la victime avec le véhicule.
Ils indiquent avoir uniquement voulu prendre la fuite. Ils reconnaissent néanmoins leur intention de voler du carburant.
Au cours de leurs gardes à vue, leurs téléphones sont exploités par les enquêteurs et certains messages découverts sont édifiants. « On vient de faire une tentative de meurtre » écrit l’un d’eux, tandis qu’un autre indique : » On a essayé de le cartonner, le mec du vol ».
Déjà des casiers judiciaires
Les trois prévenus sont déjà connus de la justice, à des degrés moindres, allant d’une condamnation pour le plus jeune à sept pour le plus âgé.
Les victimes, choquées par les faits, sont présentes à l’audience, le chauffeur du poids lourd et son épouse, témoin direct des événements.
Ils ont tous les deux bénéficié de 15 jours d’ITT (Incapacité Totale de Travail) pour le traumatisme psychologique subi.
Le ministère public développe ses réquisitions en détaillant la participation de chacun.
En englobant des révocations de sursis pour des faits antérieurs, les sanctions sollicitées sont de 9 mois fermes et 7 avec sursis pour le conducteur, 12 mois ferme pour l’aîné et six mois fermes pour le cadet.
Des peines clémentes pour les agresseurs
Ce magistrat requiert également, pour les trois prévenus, une interdiction de paraître sur la commune de résidence de la victime.
Les avocats des prévenus plaident ensuite chacun pour leurs clients respectifs en demandant au tribunal de ne considérer réellement que ce que chacun a fait.
Tandis que l’avocate des parties civiles sollicite une somme d’un peu plus de 12 000 euros de dommages et intérêts en raison des différents préjudices subis par ses clients.
Après délibérations, les peines prononcées sont plus clémentes : le plus jeune du trio est relaxé, le plus âgé écope de trois mois ferme, mais aménageable et le conducteur de 12 mois d’emprisonnement, dont la moitié avec sursis.
Ils sont interdits de paraître au domicile de la victime pour une durée de trois ans, mais non sur la commune.
Le montant des dommages et intérêts est fixé à un peu plus de 5 000 euros.
SK
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